La situation est explosive au complexe sidérurgique ArcelorMittal, suite à la prise d'assaut du siège du syndicat par l'ancien secrétaire général de cette instance avec une soixantaine de ses partisans armés de barres de fer, de fendoirs et de couteaux. Avant-hier déjà, Aïssa Menadi, ex-député, ex-secrétaire général du syndicat et ex-président de l'USM Annaba, à l'occasion du dépôt de son dossier de retraite, a fomenté un mouvement de protestation dans les milieux ouvriers et a réussi à rassembler des travailleurs qui lui étaient restés fidèles pour se diriger vers le siège du syndicat et tenter d'en forcer l'accès. Les syndicalistes présents, qui n'avaient pas cédé à la provocation, ont préféré quitter les lieux sans qu'il n'y ait eu de heurts. Le lendemain, hier, Aïssa Menadi est revenu, cette fois accompagné de plusieurs dizaines de ses partisans, a forcé le poste de garde principal, est entré par la force et a pris le siège du syndicat. Le groupe s'est ensuite dirigé vers la direction du complexe pour demander à ce que l'ex-secrétaire général du syndicat soit reçu par le directeur général. Ce dernier a opposé une fin de non recevoir à cette requête et a appelé les services de sécurité pour faire évacuer les lieux. «C'est une personne qui ne fait plus partie des effectifs du complexe sidérurgique et, de ce fait, il n'a même pas le droit d'y accéder sauf pour se faire délivrer des documents. Cette façon de faire est condamnable et nous dénonçons ce comportement qui porte atteinte à l'exercice syndical. Nous n'avons pas cédé à la provocation et nous laissons faire les services de sécurité. Il y a des lois dans ce pays et chacun doit les respecter. De toutes façons, ces actions entreprises par M. Aïssa Menadi n'ont à aucun moment perturbé le travail ou la production et le complexe continue à tourner normalement», nous a déclaré hier Smaïn Kouadria, le secrétaire général du syndicat de l'entreprise ArcelorMittal. Poursuivant, il nous informera qu'une plainte a été déposée par son instance pour dégradation de bien, effraction et entrave à l'exercice syndical. D'un autre côté, la direction du complexe a elle aussi porté plainte contre Aïssa Menadi pour avoir pris d'assaut l'usine et dégradé certains biens.Pour rappel, Aïssa Menadi a été à la tête du syndicat d'ArcelorMittal, objet de toutes les convoitises, il avait été déposé par son adjoint alors qu'il était député, une première bataille perdue. Les vents ont tourné depuis, le mandat de député achevé, il s'est porté candidat sous les couleurs d'un parti politique mais a encore perdu cette seconde bataille. Juste après, les supporters de l'USM Annaba ont observé un sit-in pour exiger son départ ; contraint et forcé, le patron de l'équipe phare de Annaba a dû présenter sa démission, c'est la troisième bataille qu'il perd. Une descente aux enfers que l'homme essaye d'enrayer en entreprenant ce type d'actions qui ne peuvent que le précipiter encore plus.