Rien ne va plus au sein du complexe ArcelorMittal d'El-Hadjar (Annaba), théâtre, ces derniers mois, d'une lutte sans merci, menée en sourdine par les deux clans du syndicat. Cette guerre larvée s'est transformée en une bataille rangée à l'intérieur du conseil syndical de l'entreprise, entre les partisans de l'ancien SG Aïssa Menadi, aujourd'hui député à l'APN, et ceux se réclamant du SG par intérim Smaïl Kouadria. Le complexe sidérurgique est paralysé, depuis mardi dernier, par une grève générale. Le mouvement était prévisible dans la mesure où les revendications mises en avant par les travailleurs sont restées lettres mortes. Les revendications ont trait à la réouverture du siège du syndicat d'entreprise, au «retour en toute sécurité» du secrétaire général de ce syndicat et à la reprise des négociations sur les augmentations des salaires et des primes. Les grévistes exigent, également, de la direction générale «d'assurer la sécurité dans les sites de travail» et de «procéder à la régularisation de la relation de travail de près de 300 employés versés dans l'activité de sous-traitance, arrivés en fin de contrat», en vertu d'un accord signé avec l'employeur. Le siège du syndicat d'entreprise avait été fermé et les négociations sur les augmentations salariales et les primes suspendues, à la suite d'un conflit opposant depuis août dernier le syndicat d'entreprise au comité de participation (CP) en raison d'une question de «représentativité». La grève générale a été précédée d'un premier débrayage, lundi, au niveau de quelques ateliers avant d'être suivi d'un second qui a touché l'atelier de galvanisation. Avant le débrayage, une centaine de travailleurs ont observé un sit-in devant le siège de l'union de wilaya UGTA, dimanche en fin d'après-midi. Ils ont demandé l'intervention du SG de l'UGTA, Abdelmagid Sidi Saïd. Ce dernier est sommé d'intervenir dans ce conflit syndico-syndical qui dure depuis le mois du ramadhan. Le syndicat d'entreprise ArcelorMittal avait déposé deux plaintes contre le CP, en août puis en septembre pour «entrave à l'exercice syndical» et «utilisation de la violence dans le but d'imposer une représentativité par la force». Ce conflit syndical avait été à l'origine du blocage des négociations entamées autour de questions liées aux augmentations des salaires et des primes, entre la direction générale de l'entreprise et son partenaire social, mais les travailleurs sont décidés à poursuivre leur mouvement. Devant cette intransigeance, le premier responsable de la filiale algérienne du groupe, a décidé, lundi, de relever de ses fonctions le directeur des ressources humaines, Daniel Atlan, selon M. Kouadria. Une source de la DG, confirmant ce départ, indique que c'est l'intéressé lui-même qui a demandé d'être déchargé de cette responsabilité. Pour sa part, M. Kouadria réaffirme le maintien de l'appel à une paralysie totale de l'usine pour le 11 octobre dans le cas où l'employeur refuse de reprendre les négociations.