Les joueurs doivent savoir, au cas où ils l'ont oublié, que le football est une leçon permanente de vérité. Comme tant d'autres activités, c'est un repère de moralité. L'équipe algérienne a manqué, ces dernières années, de prise de position, de réaction et de décision. Les leçons à retenir d'un match, d'une défaite, ne lui ont jamais servi pour rebondir. Curieusement, elle s'est laissé entraîner dans une spirale à multiples facettes : sportive, morale, éthique, humaine… Certains de ses inspirateurs les plus éminents, tous parés d'innocence, adeptes de la pensée unique, tous sans exception, sont passés à côté du vrai sujet de réflexion : des valeurs qui se perdaient, la notion et la culture de sélection qui disparaissaient au gré des profits et des enjeux divers au détriment d'une équipe abandonnée à l'indigence de ses joueurs, aux idées de ses entraîneurs et à la pauvreté de son jeu. On l'a déjà dit et au risque de nous répéter, nous osons encore une fois affirmer que le football est avant tout une question de motivation. L'histoire l'a souvent démontré. Mais c'est aussi et surtout une question de mentalité et d'état d'esprit. La sélection en aurait aujourd'hui fortement besoin. Et encore une fois, le mythe d'une profonde réhabilitation devrait survivre à la vérité dénaturée qu'on n'a jamais cessé de lui coller. L'esprit et la conception de jeu qu'elle est tenue aujourd'hui de favoriser, la civilisation du football à laquelle elle se doit d'accéder devraient constituer son véritable pouvoir de résolution. La sélection est désormais face à l'incarnation d'un moment historique susceptible de rendre les choses à leur juste valeur et à leur place réelle en faisant sorte qu'elles soient détachées de tout ce qui la conditionnait outre mesure. Au fond, le mérite d'une équipe, ce n'est nullement le résultat ni la régularité dans le rendement. C'est une philosophie, une liberté de s'exprimer, une vocation, une morale. On avait rarement, très rarement, vu la sélection en disposer. Les choses ont changé depuis l'arrivée du coach bosnien Vahid Halilhodzic, les connaisseurs du ballon rond louent ses mérites. Il est l'homme idéal, car presque partout où il est passé, il a fait du bon boulot. Dans la sélection, où quelques fortes têtes et les indétournables étaient nombreux, il a réussi à installer une discipline de fer car, il a, à la fois, le charisme, l'expérience et la personnalité pour imposer une vraie discipline comme il l'a fait en Côte d'Ivoire malgré l'intervention du président Laurent Gbagbo. L'équipe nationale avait besoin de rigueur et d'autorité. En vrai professionnel, il instaura des balises et des lois que nul ne peut contourner. D'une façon ou d'une autre, elle en avait des fois la virtuosité, mais point l'éthique. Aujourd'hui et à commencer par la CAN-2013, nous pensons qu'elle aurait besoin à la fois d'un style et un mode de comportement. On se demande pourquoi elle n'épouserait pas un style, elle ne jouerait pas tous les rôles ? Qu'est-ce qui pourrait justement l'empêcher d'incarner l'impeccable spontanéité du geste, le football bonheur ? Le combat extrême Au fait, de quoi aurait-elle besoin ? L'idée qu'elle devrait donner concerne des individualités et un collectif qui ne seraient pas privés de grand-chose. Peut-être des petits riens ? Cela dépend de la manière avec laquelle on serait tenté de la juger et de la façon avec laquelle elle envisagera son avenir de ces deux joutes continentales et mondiales. Il faut dire enfin que la raison d'être de la sélection ne devrait pas se mesurer seulement avec les titres. Mais aussi et surtout à un certain niveau d'exigence, vis-à-vis de ses joueurs, de son identité. Ça ne peut pas être seulement un paramètre, ou encore un élément moteur. Le pouvoir appelé à se faire respecter devrait avoir de nouvelles revendications de jeu et de comportement. Un titre, une consécration, ça ne se revendique pas uniquement. Ça se mérite. Et forcément, l'équipe algérienne devrait avoir les mérites au-delà desquels elle serait en mesure de forcer la décision, de faire la différence. C'est comme dans la vie : on fait un choix, et l'on ne peut que suivre la nature de son cheminement…C'est-à-dire progresser étape par étape jusqu'au sprint final. Entre le trop proche et le trop lointain se situe donc un constat destiné à matérialiser ce dont aurait réellement besoin la sélection. Cependant, en football, avoir des idées bien élaborées peut parfois ne pas suffire. Il reste qu'elle aurait également besoin d'apprendre l'art de la bonne gestion des temps forts, comme ceux des temps de doute et de faiblesse. Une manière de se montrer capable de contenir à la fois la grande confiance qui peut bien habiter une équipe et l'inquiétude qu'elle risque de ressentir à chaque fois que les choses ne tournent pas rond. Les joueurs doivent savoir, au cas où ils l'ont oublié, que le football est une leçon permanente de vérité. Comme tant d'autres activités, c'est un repère de moralité. C'est dire à quel point ils sont censés avoir conscience de cette réalité. On ne peut pas en vouloir à ceux qui perdent, mais on peut en vouloir à ceux qui manquent à leur devoir et qui oublient qu'ils sont les représentants d'une nation de football et les dépositaires de toute une histoire. Les qualités physiques et techniques ne suffisent pas, si on n'y ajoute pas la générosité, l'abnégation et la détermination, s'il n'y a pas ces ingrédients qui provoquent le dépassement de soi. Tout cela, ça ne se décrète pas occasionnellement ou dans un match. C'est une question d'état d'esprit et de conviction partagée. A. B.
Match amical : le Niger en stage avant de rallier Alger La sélection nationale du Niger de football est en stage à Niamey en vue de la rencontre amicale face à l'Algérie, samedi au stade Mustapha-Tchaker (Blida), rapporte la presse locale. Désormais dirigé par l'entraîneur français Roland Courbis, le Mena (surnom de l'équipe nationale), met les bouchées doubles avant les prochaines échéances officielles. Les joueurs locaux retenus sont déjà en regroupement. Trois joueurs qui étaient à la dernière CAN-2012 n'ont pas été retenus, à savoir le défenseur Jimy Bulus, le milieu Boubacar Talatou ainsi que le capitaine Idrissa Laouali. La rencontre amicale face à l'Algérie entre dans le cadre de sa préparation aux deux matches de qualification de la Coupe du monde 2014, contre le Gabon, le 3 juin à Niamey, puis face au CongoBrazzaville, le 10 juin à Pointe Noire (Congo). En qualification du Mondial brésilien, le Niger évolue dans le groupe E avec le Gabon, le CongoBrazzaville et le Burkina Faso. Le Mena n'a jamais participé de son histoire aux phases finales de la Coupe du monde.