Synthèse de Mekioussa Chekir Des eurodéputés ont appelé, à Bruxelles, les pays se prévalant de la démocratie, notamment ceux de l'Union européenne (UE), à cesser de «privilégier» leurs relations économiques avec le Maroc, en dépit du «non-respect» par ce pays des droits de l'Homme dans les territoires occupés du Sahara occidental. «Il est grand temps que ces pays cessent de privilégier des relations économiques avec le Maroc, au moment où le royaume continue de fouler au pied les plus élémentaires des droits humains, dans les territoires occupés», ont-ils déclaré, de façon unanime, à l'APS, au terme de la projection, mardi soir, au Parlement européen, du film à succès «Les enfants des nuages, la dernière colonie». Pour l'eurodéputé socialiste démocrate Pino Arlacchi, la projection d'un tel film dans les murs du Parlement européen est un «fait inédit». «Aucun motif politique, culturel, social ou autre ne pourrait justifier le cas de violation des droits de l'Homme dans les territoires et leur occupation par le Maroc», a dit cet italien, célèbre pour ses études et essais sur la mafia. Cet ancien sous-secrétaire général de l'ONU (1997-2002) a estimé qu'«une telle projection contribue à faire connaître davantage la cause sahraouie, qui est aussi une question de démocratie et de droits de l'Homme». «C'est plus qu'une question de droit international, qui est souvent valable pour certains et non pas pour d'autres. Il est temps de briser le silence sciemment entretenu sur cette question et de lever l'emprise policière et politique exercée sur la population sahraouie dans les territoires», a-t-il poursuivi. Son collègue des Verts/ALE, Raül Romeva, s'est réjoui, de son côté, «d'une prise de conscience de plus en plus importante» dans l'hémicycle européen, concernant la question sahraouie, notamment après le rejet de la prolongation de l'accord de pêche avec le Maroc dans les eaux territoriales sahraouies. Pour lui, les intérêts économiques avec le Maroc «continuent de primer» sur les autres questions, s'agissant de certains membres de l'UE et «si ces Etats s'entêtent à considérer qu'il est plus important d'avoir de bonnes relations économiques avec le Maroc, au détriment de la question des droits de l'Homme, alors nous n'avons rien à faire», a-t-il prévenu. Pour Ivo Vajgl, de l'Alliance des libéraux et démocrates pour l'Europe, il est «très important» qu'un tel film soit projeté au Parlement européen, «parce qu'il offre à la question sahraouie l'opportunité de sensibiliser plus de personnes». L'eurodéputé et homme politique slovène, qui a récemment visité les camps des réfugiés sahraouis, a souhaité, à travers la projection du film sur la répression au Sahara occidental, l'exercice de «pressions sur le Maroc et la France, deux pays qui partagent la plus grande responsabilité de la non-résolution du conflit à ce jour».