La situation difficile vécue par l'Algérie dans les années 1990, sur le plan sécuritaire et économique "peut revenir si rien n'est fait pour construire le pays", a averti, samedi à Alger, le secrétaire général du Rassemblement national démocratique (RND), M. Ahmed Ouyahia. S'exprimant lors d'une conférence de presse animée au lendemain de la tenue de la 6ème session du conseil national du RND, M. Ouyahia a estimé que la situation difficile vécue par l'Algérie dans les années 90 "peut revenir dans un monde impitoyable si on ne construit pas le pays". Pour M. Ouyahia, "les enjeux importants pour le pays ne sont pas: être candidat à la présidentielle, ministre ou député", mais plutôt l'édification d'un pays stable et une économie productive. Le responsable du RND a expliqué qu'il " faudra du temps pour que les choses changent" mais a toutefois souligné que ça ne voulait pas dire qu'"il ne faudra pas aller dans le sens du changement". Par ailleurs, Ouyahia a regretté que "l'argent commence à gouverner en Algérie" sous l'impulsion de cercles mafieux. "L'argent commande en Algérie, il commence à gouverner et à devenir un argent mafieux", a-t-il dit, relevant qu'il s'exprimait en tant que secrétaire général, mais aussi en tant que Premier Ministre. M. Ouyahia, a, à ce titre, reconnu "l'échec du gouvernement", mais a toutefois estimé que "c'est un échec collectif", et que "la responsabilité est collective". "Si vous pensez que le fait de changer de gouvernement, ferait que ça irait mieux, je voterai avec dix doigts, mais je vous signalerai que le train a mal commencé en 1990, lorsque l'Algérie a opté pour l'économie libérale basée sur l'importation qui a pris le dessus sur la production", a martelé M. Ouyahia.