“La forte volatilité des prix du pétrole commence à inquiéter. À 70 dollars le baril, nous serions en danger, à 60 ça irait mal, à 50 ça irait très mal”, a souligné le secrétaire général du RND et Chef du gouvernement, Ahmed Ouyahia. L'économie mondiale subit une crise financière qui n'est pas près de s'estomper selon différents analystes. La faillite de la banque Lehmann Brothers et le sauvetage de l'assureur AIG par un rachat de la FED de 80% de ses actions montrent que la tempête financière liée aux subprimes, qui touche aujourd'hui de plein fouet l'économie américaine, est loin d'être éloignée. Ces évènements semblent annoncer un ralentissement de la croissance de l'économie américaine et par effet de contagion celle des pays les plus industrialisés. L'économie algérienne est-elle au-dessus des turbulences de la finance internationale ? L'Algérie subit la crise financière mondiale à travers l'évolution des prix du pétrole. En raison d'une baisse de la demande, les prix du pétrole ont chuté de 50 dollars en moins de trois mois. Comme elle est fortement dépendante des prix du pétrole, la chute d'un dollar lui fait perdre 600 millions de dollars. Elle s'inquiète de la poursuite de cette chute, car si elle perdure, les entrées en devises vont diminuer. En ce sens, le secrétaire général du RND et Chef du gouvernement Ahmed Ouyahia a souligné, vendredi, que l'Algérie est sous la menace de cette tempête financière. “L'Algérie risque de pâtir de la crise financière mondiale engendrant un ralentissement de la croissance mondiale, et notamment une baisse de la demande sur le pétrole, dont les exportations constituent la quasi-totalité des ressources en devises de l'Algérie. À 70 dollars le prix du baril de brut, nous serions en danger, à 60 ça irait mal, à 50 ça irait très mal. En fait, elle pâtit déjà de cette crise.” Les prix du pétrole sont passés de 147 dollars en juillet à moins de 100 dollars en septembre. La perte en un mois dépasse le milliard de dollars. Les marchés ont enregistré une forte volatilité des prix ces dernières semaines. Après la chute, on observe aujourd'hui le mouvement inverse. En effet, la réaction des banques centrales et le plan du Trésor américain pour soutenir le système financier US ont fait remonter les cours qui sont passés au-dessus de 100 dollars le bail vendredi. Il s'agit de savoir si les prix du pétrole ne vont pas chuter de façon très importante au cours des prochains mois. Mais cette situation ne posera pas en principe de problèmes sérieux en 2008. L'Algérie a déjà engrangé 54 milliards de dollars de recettes en devises au cours des huit premiers mois. Même si les choses tournent mal d'ici à la fin de l'année, elle engrangera au minimum 70 milliards de dollars. La situation deviendra plus problématique à partir de l'an prochain en cas de persistance de la crise et de ralentissement de la demande pétrolière. Dans un tel scénario pessimiste, l'Algérie serait alors à moyen terme dans l'œil du cyclone. K. R.