[image] Photo : S. Zoheïr Par Hasna Yacoub Le salarié algérien est nettement mieux payé depuis les dernières augmentations opérées par l'Etat dans différents secteurs. Une enquête réalisée par l'Office national des statistiques (ONS) sur l'évolution des salaires en 2010 par rapport à 2009, dans des entreprises de différents secteurs (hormis l'agriculture et l'administration), a permis de conclure que l'augmentation enregistrée est de 7,4%. Elle est due, entre autres, à la revalorisation du salaire national minimum garanti (Snmg) qui est passé de 12 000 DA à 15 000 DA. Les conclusions de l'enquête, réalisée par courrier et qui a touché 934 entreprises, dont 616 publiques et 318 privées nationales de 20 salariés et plus, ont permis d'établir le salaire net mensuel moyen aux alentours de 27 000 DA. Il est de 38 500 DA dans le public et de 21 500 DA dans le privé national. Les entreprises publiques affichent les salaires moyens les plus élevés, soit une différence de salaires de 17 000 DA par rapport au privé. La dispersion salariale entre les différentes qualifications reste «relativement forte». Ainsi, un cadre dans le secteur public perçoit un salaire net moyen de 58 600 DA, soit environ 1,5 fois le salaire net moyen global. Contrairement au personnel d'exécution qui ne touche que 26 200 DA. Les secteurs les plus rémunérateurs dans le secteur privé sont ceux des finances et de la santé, les salaires mensuels moyens sont respectivement de 42 800 et 27 500 DA. À l'inverse, les industries extractives et la construction, qui emploient un personnel ayant un niveau de qualification peu élevé, sont les secteurs les moins rémunérateurs avec respectivement 18 000 et 19 400 DA. S'agissant de la structure du salaire brut, globalement, pour les deux secteurs (public et privé), le salaire de base représente en moyenne 63% et les primes et indemnités 37% de la rémunération brute totale. En général, dans le secteur public, le salaire de base représente 48% du salaire brut, alors que dans le privé il est de 70%. Il apparaît bien dans les structures que la part des primes et indemnités est plus importante dans le public que dans le privé, soit 52% contre 30%. L'ONS affirme dans ses conclusions que le niveau moyen des salaires est «fortement influencé à la baisse» par la prédominance de l'emploi privé qui représente les 2/3 de l'emploi total. Ce qui indique que le salaire chez le privé est bas. Mais cela s'explique, toujours selon l'Office, par le fait que ce secteur «est caractérisé par une majorité de PME et une très forte proportion de personnel d'exécution peu qualifié ou sans qualification».Dans le détail, l'ONS a relevé que la hausse des salaires enregistrée en 2010 est plus importante pour les agents de maîtrise (8,6%) que pour les cadres (6,3%) et le personnel d'exécution (7,3%). La plus importante évolution des salaires concerne les secteurs du transport et la communication, avec une hausse de 14,4%. Ces deux secteurs sont suivis par le secteur de la santé (8,8%) et les finances (8,4%), précise l'enquête. à l'opposé, l'évolution indique une faible augmentation des salaires dans les entreprises des services collectifs sociaux et personnels (1,1%) et celles de la production et distribution d'électricité et gaz (1,8%). L'enquête de l'ONS précise, par ailleurs, que les travailleurs des industries extractives (production et services d'hydrocarbures, mines et carrières) ont des salaires «très élevés», soit une moyenne de 72 000 DA, de même que ceux des activités financières (banques et assurances), 39 500 DA. Les niveaux des salaires relativement bas sont relevés dans les secteurs de la construction (20 450 DA) et de l'immobilier services (23 200DA). La disparité des salaires est moins marquée à l'intérieur du même secteur d'activité qu'elle ne l'est d'un secteur à l'autre, souligne le rapport de l'ONS qui indique, à titre d'exemple, que les salaires des cadres dans les secteurs liés aux hydrocarbures, la santé et les finances, où le personnel est très qualifié, sont respectivement de 90 100 DA, 49 900 DA et 48 000 DA. Ces écarts de salaires s'expliquent, selon l'Office, par la spécificité de ces entreprises et la spécificité de leur système de rémunération. Les salaires des entreprises de ces secteurs sont nettement plus élevés par rapport aux secteurs d'activités des services collectifs sociaux personnels (39 500 DA) et de la construction (41 287 DA), conclu l'enquête. L'ONS, qui a repris la réalisation des enquêtes sur les salaires, vient de lancer une enquête similaire pour 2011.