[image] Photo : A. Lemili De notre correspondant à Constantine Nasser Hannachi
Le ministre de la Santé s'est longuement enquis du dossier du CAC, avant d'y atterrir «inopinément», nous confie une source assez proche de lui. Et de poursuivre : «Des inspecteurs ont visité ce Centre et ont consigné tous les détails dans un rapport, déposé sur le bureau du ministre de la Santé»Plus de 4 878 cancéreux, à l'échelle nationale(en liste d'attente), prient Dieu pour décrocher un rendez-vous en radio ou chimiothérapie. Ce nombre effarant est livré par la centrale et appuyé par les médecins activant au CAC de Constantine. Il n'en fallait pas plus, pour inciter le gestionnaire de la santé algérienne à se pencher sérieusement sur le «destin» des espaces de soin voués à ce genre de pathologie (Souvent évoqués dans les colonnes de La Tribune). Le CAC de Constantine, couvrant les malades des 17 wilayas de l'est et du sud-est du pays en fait partie. «Il est inadmissible, voire inhumain de prendre les malades cancéreux dans de telles conditions» devait émettre hier, à Constantine, M. Ould Abbes, ministre de la santé, de la Population et de la Réforme hospitalière, lors de sa visite inopinée au pavillon du CAC, en présence du staff médical spécialisé et du directeur du CHU. Une alerte manifestée après que le ministre s'est entretenu avec quelques malades, «étalés» sur les chaises du service attendant leur tour de chimio -radio thérapie. Il annoncera, documents en main : «2 milliards de dinars et 1 milliard 800 millions de centimes est le montant des équipements des trois accélérateurs et de leurs équipements pour la radiothérapie, destinés au Centre anticancéreux de Constantine (CAC). Le matériel est au niveau de Skikda et devra être dédouané au cours de cette semaine», a-t-il lancé, avant de renchérir : «Le restant des dispositifs devra être transmis depuis les Etats-Unis, incessamment». Néanmoins il faudra préparer les bunkers devant abriter les machines. Il a été retenu l'option de réaménager les anciens espaces, en attendant le parachèvement du nouveau centre, toujours en chantier et qui accuse un retard, en raison des lenteurs dans le versement des avenants, selon l'entreprise en charge du projet. Une situation qui a poussé le responsable du secteur de la santé à donner carte blanche au wali, pour que ce dernier accélère le pas. Un consensus devra permettre aux deux parties (wilaya et entreprise locale) de lever le voile sur les entraves venant à endiguer la propulsion de cette extension infrastructurelle. Et notamment frapper à la porte urgente, celle qui devra réactiver les travaux à la vitesse grand V accélérée», au moins pour livrer lesdits bunkers dans un délai honorable. En attendant la livraison du CAC, dont le coût aura dépassé les 600 milliards de centimes introduits initialement, Ould Abbes a dû changer son fusil d'épaule, pour alléger la souffrance des patients. D'ou son recours à cette «pseudo-décentralisation» improvisée, qui permettrait aux accélérateurs de suppléer aux machines vétustes à cobalt, dans une durée logiquement estimée à 6 mois. Par ailleurs, au niveau du Centre de radiologie, il a été procédé à l'inauguration de l'imagerie par résonnance magnétique (IRM). «Des malades ont commencé à défiler, pour y effectuer des diagnostics», expliquent les médecins en charge de cette nouvelle acquisition. «On prend en charge des patients du CHU et ceux émanant de l'extérieur. La fréquence de passage est de 5 personnes/ jour». Au même registre, le ministre a instruit son directeur central chargé des équipements, M. Abid, de sommer la firme Philips de réparer un scanner sur les deux existant au CHU et qui sont à l'arrêt depuis une année, «au risque de se voir retirer son marché». Le directeur de l'hôpital, M. Oubira, devra fournir le dossier inhérent à cette opération. Revenant sur la lancinante question de pénurie de médicament, Ould Abbes n'abdique pas devant sa propre thèse : «il n'existe pas de pénurie, mais un manque de maîtrise pour faire parvenir les médicaments à leur destinataire.» N. H.
La PCH de Constantine se passera de son circuit traditionnel du médicament via Annaba Preuve en est l'Etat a consacré 25 milliards de centimes durant ces cinq derniers mois pour répondre à la demande.» Cependant il entend (le ministre) transgresser «en douceur » la traditionnelle réglementation adoptée il y a des années en matière de commande, et ce, dans «l'intérêt du malade», laisse t-il entendre. Une étape dans le circuit auquel la pharmacie du Centre hospitalier de Constantine était soumise jusqu'ici, c'est-à-dire s'approvisionner en passant par Annaba : «Désormais la PCH du CHU Benbadis demeurera autonome quant à son alimentation en médicament», certifiera t-il devant un parterre de corps médical. En ce qui concerne les futurs grands projets inscrits sur les calepins de la tutelle au niveau de la capitale de l'Est, on retiendra notamment la réalisation d'un pôle sanitaire englobant un nouveau CHU à la nouvelle ville Ali-Mendjeli. 300 milliards de centimes en (AP) est l'enveloppe arrêtée pour concrétiser l'œuvre pour atténuer la pression sur le CHU Benbadis assez fréquenté par les nombreuses wilayas limitrophes. Le méga projet de cette nouvelle structure hospitalière devra être amorcé dans moins d'une année: Après la mise en service du Centre anticancer (CAC), a annoncé le ministre. «En plus un centre mère enfant dont le cout est de 28 milliards de centime figure parmi les futures réalisations en matière de santé à Constantine». Pour clore le registre des dépenses allouées pour la concrétisation des divers desseins Ould Abbes révèle le montant global de l'enveloppe de 34 MDA dont a bénéficié la wilaya. Enfin alerté, le responsable aura rendu visite au CAC. Mais ce n'est qu'une partie des maux du CHU de Constantine. Inopinément en d'autres services ? C'est le souhait de la corporation et des patients.