Les travaux de la session ordinaire du CC du FLN ont débuté tardivement hier à huis clos après le bras de force qui a opposé les alliés de Belkhadem et ses adversaires. A l'ouverture de la session ordinaire du CC du FLN, Belkhadem a présenté, en présence de huissiers de justice, une motion dans laquelle 221 membres du comité, sur les 333 convoqués à la session, lui renouvellent leur confiance en sa qualité de secrétaire général du parti du FLN. Selon le chargé de la communication au FLN, Kassa Aissi, M. Belkhadem a soumis cette liste aux huissiers de justice pour authentification. Il a ensuite exigé de ses contestataires de présenter une liste de membres du comité central, réunissant le quorum requis, pour être en droit de réclamer le retrait de confiance du secrétaire général. «En l'absence d'une telle liste, validée par huissiers de justice, ces contestataires doivent se taire», a-t-il dit. Belkhadem a appelé ces contestataires à «se soumettre à la décision de la majorité qui a exprimé à nouveau sa confiance» à l'actuel secrétaire général. «La minorité doit s'incliner devant la majorité même si elle campe sur sa position», a indiqué M. Aissi. Evoquant l'ordre du jour de la session, le chargé de la communication, qui s'exprimait lors d'un bref point de presse à l'issue de la séance d'ouverture, a précisé qu'il porte sur l'examen de cinq points. Il s'agit, a-t-il expliqué, des questions organiques, du rapport des résultats des législatives du 10 mai, le rapport financier de 2011 et celui relatif à la campagne électorale des législatives, ainsi que la préparation des prochaines élections locales. De son côté, Mohamed S'Ghir Kara, membre influent du groupe des contestataires, a sévèrement critiqué le déroulement des travaux du comité central. «Nous rejetons la manière avec laquelle les choses se sont déroulées. Nous (contestataires) allons nous réunir dans la soirée pour prendre les décisions qu'il faut», a-t-il déclaré. «Belkhadem a accepté d'aller à l'urne (vote des résolutions à bulletin secret) avant de se rétracter», a-t-il ajouté. Les travaux de la session ordinaire du CC se sont ouverts vendredi en fin de journée dans une ambiance tendue et après un retard notable, le début des travaux étant prévu dans la matinée. Auparavant, une seconde réunion entre le secrétaire général du parti et les contestataires s'était achevée, au bout d'une demi-heure, sans permettre un déblocage de la situation, selon un membre du comité central, Abdelwahid Bouabdellah. Belkhadem s'est ensuite réuni avec les membres du bureau politique et les responsables des mouhafadate, a indiqué la même source. Selon M. Bouabdellah, le secrétaire général aurait «accepté le vote des résolutions à bulletin secret» mais les contestataires ont exigé, par la suite, qu'il présente sa démission. Boudjamaâ Haichour, membre du comité central, opposant à l'actuelle direction du parti, avait indiqué dans la matinée, dans une déclaration à la presse, que «c'est une bataille de procédure qui a lieu maintenant», précisant que le secrétaire général du parti s'était réuni pendant plus de trois heures avec «un comité de sages». Ce comité comprenait MM. Affane Kezzane, Abderrazak Bouhara, Mohamed Boukhalfa, Ahmed Sebaâ et Abdelkader Hadjar, selon des informations recueillies sur place. Toutefois, «aucun compromis n'a été, jusque-là, trouvé pour décider du sort de la session du comité central, notamment en ce qui concerne le mode de vote (à bulletin secret ou à main levée) qui sera adopté pour trancher les questions et décisions lors des travaux de la session», avait fait savoir M.Haichour. Une réunion préparatoire du bureau politique à la session s'était tenue récemment et portait sur «les dispositions susceptibles de garantir le bon déroulement de cet important rendez-vous dans le parcours du parti», selon un communiqué de cet organe. Le bureau politique avait indiqué que «le vote des questions procédurales, des résolutions et décisions se fait à main levée comme stipulé dans le règlement intérieur du parti notamment le 4e paragraphe de l'article 13». Les membres convoqués à cette session du comité central sont au nombre de 333. Six membres sont décédés, deux autres sont en situation d'incompatibilité, deux autres encore ont été suspendus et huit se sont portés candidats sur d'autres listes lors des dernières législatives, selon le bureau politique.