La question est légitime. Dès sa création, le Pari sportif algérien a incarné la solidarité en faveur des associations sportives ou de l'élite sportive. Héritier de cette tradition, le PSA contribue aujourd'hui encore au financement du sport et aux causes d'intérêt général. Sur le total des entrées, un gros pourcentage vient grossir les fonds distribués pour le développement du sport, en faveur d'une pratique sportive pour tous et de l'aménagement du territoire dans le domaine sportif. Le MJS tire, en effet, un gros pourcentage des ressources de cette contribution issue des jeux, qui fait du PSA le second partenaire financier du sport algérien. Cet engagement, s'inscrit dans le «patrimoine génétique» de l'entreprise, prend également une forme plus active. Le PSA a, en effet, choisi de mener une politique de sponsoring sportif et de mécénat dans le domaine d'autres actions. Les saisons fastes du football algérien se sont effilochées depuis que le PSA, véritable mine d'or, qui a bien marqué une longue étape de notre évolution sportive, a rangé le frein de ses machines à sous. Celui qui, selon la façon dont on l'a vécue, allait ouvrir vers plus de professionnalisme où allait asseoir encore un peu plus le pouvoir de l'argent, pour le bonheur d'une poignée et le malheur de tous les autres, a décidé de changer de cap. Bien qu'une telle inflation ait eu des conséquences attendues car inévitables sur le budget de fonctionnement d'un team, les pontes du PSA assurent qu'ils ont eu un bon nombre de parieurs sur la grille de la discipline majeure. En attendant, cette structure a été remplacée ou se fait très discrète et n'est plus de la partie depuis belle lurette alors qu'un gros point d'interrogation s'est inscrit sur l'avenir de cet ex-parraineur sportif, lequel avait décroché une belle place dans le paysage sportif. Des aventures qui faisaient le charme de la discipline, d'une course contre la montre chaque dimanche pour connaître les résultats des rencontres et le montant de la cagnotte. Mais peut-être, est-ce justement à une autre philosophie que les décideurs voudraient faire passer ? Le PSA, partenaire du sport algérien Avec plusieurs emplois directs soutenus par de sérieuses aides accordées aux associations sportives, de nombreux projets d'équipements sportifs subventionnés en 2006, le Pari sportif algérien restait l'un des acteurs majeurs du sport en Algérie. Le PSA est l'instrument de financement des politiques publiques de développement du sport. Il est placé sous tutelle du ministre en charge des sports. Ce secteur, dit-on, tire plus de 80% de ses ressources d'un prélèvement effectué sur les mises des différents jeux. En aidant les associations sportives de terrain, il cherche à mettre la pratique sportive à la portée de tous, y compris les populations -handicapés, enfants issus de quartiers défavorisés...- qui en sont, a priori, plus éloignées. Cette priorité concentre plus de 50% des dépenses du PSA. Elle s'est accentuée en 2008, avec le déploiement, dans les collèges des zones d'éducation prioritaires, d'une politique d'accompagnement éducative par le sport, hors temps scolaire. Le PSA est le partenaire sans lequel rien n'est possible. 80% des recettes provenaient, en 2007, du prélèvement effectué sur le chiffre d'affaires des gains enregistrés. Ce pourcentage devrait être porté à 84% en 2008. Le taux de prélèvement sur le chiffre d'affaires augmente, en effet, d'année en année. Or, il est l'une des principales sources du ministère chargé des sports pour le financement du développement de la pratique sportive et de l'aménagement du territoire dans le domaine sportif, après le budget alloué au secteur par l'Etat. On peut donc dire que cette instance représente une source très importante pour le financement du sport pour tous en Algérie. Un partenaire essentiel, engagé, porteur de valeurs communes avec l'univers du sport : la responsabilité, l'intégrité et la transparence. L'argent peut, cependant, contribuer à de nombreuses formes de développement social, économique et humain. Par le biais de partenariats publics et privés associés aux programmes de développement fondés sur le sport, il est possible d'enseigner aux jeunes les compétences essentielles et d'encourager l'émergence de l'élite. L'argent des firmes privées ou publiques favorise l'éclosion des stars ou contribue à l'essor des disciplines sportives. Les grandes manifestations sportives peuvent également contribuer au développement économique et permettent souvent de lancer des projets à long terme. En septembre 2000, les leaders du monde ont accepté, lors du Sommet du millénaire, les Objectifs du millénaire pour le développement (OMD), des objectifs mesurables en vue de combattre la pauvreté, l'analphabétisme, la faim, le manque d'éducation, les inégalités entre les sexes, la mortalité infantile et maternelle, les maladies et la dégradation de l'environnement. Approuvés par 191 gouvernements, ces objectifs sont au cœur de l'ordre du jour du développement, et créent un cadre d'action pour la famille de l'ONU. Tout le monde rêvait de remporter le jackpot Au cours de ces dernières années, les Algériens ont suivi les résultats des mises avec beaucoup d'intérêt et d'espoir. Un jackpot qui a atteint des sommes jamais réalisées auparavant. Tout le monde espérait devenir riche en choisissant la bonne combinaison des trois colonnes. Pendant qu'il s'accumulait de semaine en semaine, de plus en plus de parieurs tentaient leur chance pour trouver la combinaison correcte de la grille. Selon le PSA qui s'occupe de la loterie, de larges sommes entraient chaque semaine. A peu près 10 personnes gagnaient à la loterie chaque année. Les bureaux du PSA étaient assiégés chaque jour par les joueurs, lesquels ne supportaient pas de longues queues d'attente pour enregistrer leurs entrées, parfois misant de grosses sommes d'argent, dont plusieurs gilles et combinaisons dans l'espoir d'augmenter leur chance de gagner. Au cours des dernières années, lorsque le PSA a été créé, il n'offrait que des paris sur le football, il s'est étendu et a inclus de nombreuses formes de jeu, annoncées en publicité ou jeux télévisés. Le PSA, aujourd'hui, Unité pronostics et jeux assimilés (UPJA), a créé plusieurs variantes de mise. Erriadhi, Kora Sport, Kora Plus, Euroscope, Super Kora, Multi Chances et Goumri sont des jeux qui attirent grand monde. Leurs efforts ont pour but d'attiser l'appétit du jeu auprès des Algériens en promettant des gains astronomiques s'ils participent à leurs jeux. Hormis les sommes octroyées aux lauréats, 40% de cet argent sera remis au profit du ministère de la Jeunesse et des Sports et uniquement 20% seront gardés par le PSA. Le Pari sportif algérien contribuait au financement des manifestations sportives, il était en phase de négociations avec des banques publiques, en vue d'une mise en application d'un projet visant l'informatisation du Loto. L'objectif recherché n'est autre que celui de toucher un large public à travers le territoire national. Devant la multiplication des affaires de trucage, notamment dans les pays où le football est roi, tels l'Allemagne, le Brésil, l'Italie, plus récemment la Slovaquie et la Finlande, les Fédérations sportives, gouvernements et sociétés pressentent que le moment est venu de mettre un peu d'ordre dans le monde des paris sportifs, notamment ceux qui se jouent en ligne, dont la croissance est forte. Le 2 décembre dernier, la Ligue professionnelle de football a ainsi signé un partenariat avec le Service central de prévention contre la corruption (SCPC), service interministériel placé auprès du ministère de la Justice, afin de traquer les actes frauduleux touchant le football professionnel. De son côté, la Fédération internationale de football (FIFA) a placé une instance chargée de trouver des solutions contre la corruption, le blanchiment d'argent et les problèmes liés aux paris sportifs dénommée «Task Force». Celle-ci a mené sa première séance de travail le 17 novembre et devait rendre son rapport début février dernier. Cet intérêt des institutions se produit, alors que l'activité de paris en ligne explose. Des milliers de sites de paris sportifs existent aujourd'hui sur le Net. Le Net s'impose peu à peu dans ce domaine, car il permet aux joueurs de parier de manière simple et moins intimidante, sans être soumis au regard des autres. Selon les analystes, les recettes brutes générées par les paris sportifs en ligne pourraient atteindre 150 milliards de dollars en 2015. Certains de ces sites sont les filiales de bookmakers britanniques déjà établis dans le monde réel, comme les Anglais Ladbrokes ou William Hill, et de groupes cotés en Bourse, comme le britannique Unibet. La Française des jeux est aussi présente, avec Cote & Match et Loto 7. Mais, à côté de ces entreprises ayant obtenu des licences dans des pays d'Europe et faisant l'objet de contrôles, le Net est aussi peuplé de sites aux procédures et à la localisation moins claires. Des sites proposent des paris sur d'autres sports Dans certains pays européens tels que la Belgique, les Pays-Bas ou la France, les jeux monopolisés. En France, les loteries sont interdites, avec une exception pour celles de bienfaisance et pour la Française des jeux, qui bénéficient d'une dérogation légale. Les paris hippiques sont placés sous le monopole du Pari mutuel urbain (PMU), tandis que les casinos doivent, pour ouvrir leurs portes, obtenir une licence, dont le nombre est strictement limité. Pour atteindre des marchés comme la France, fermés par un monopole, les opérateurs de paris sportifs s'installent dans des pays de l'Union européenne plus libéraux en matière de jeux, et proposent leurs services via le Net, sur des sites utilisant la langue du pays visé. Mr Bookmaker est ainsi dirigé par une équipe dont certains membres sont Belges et travaillent depuis Bruxelles, mais est domicilié à Malte où la société a obtenu en 2001 une licence officielle lui conférant l'autorisation légale d'organiser des paris. Ces sites proposent des paris non seulement sur le football, mais aussi sur d'autres sports, comme la Formule 1, le rugby ou le golf. Face à cet imbroglio juridique, la Commission européenne a décidé, en janvier 2004, de travailler sur la question de l'harmonisation des services de jeux et paris, avec le souhait d'aboutir d'ici à 2010, après avoir livré un rapport d'étape en juin 2006. En attendant, la tâche des autorités policières et des institutions du football est loin d'être facilitée par le flou régnant sur ce nouveau type de jeu. M. G.