De notre correspondant à Constantine Nasser Hannachi
La chaleur s'installe à Constantine. Les enfants sont en vacances. Ils cherchent désespérément un bassin où se baigner. Quelques degrés en plus les emmènent carrément au jet d'eau du centre ville, pour tenter de se rafraichir. Cela s'est passé il y a plus de quinze jours, au cours de la première alerte chaude de l'été. C'est un panorama qui se répète, faute de piscines accueillantes et répondant aux normes de la natation. Les multiples projets dans ce sens n'ont pas encore été livrés. Et, à chaque fois, les responsables tentent de tempérer sur les retards occasionnés. Au moment où la population locale s'attendait à une ouverture imminente des bassins de Sidi M'Cid durant cet été, après sa délégation par le wali aux services de la jeunesse et des sports, les travaux battent encore leur plein, au niveau du site. «Les travaux avancent considérablement. Mais il est improbable de voir tous les bassins s'ouvrir au grand public avant la mi-juillet»,apprend-on, de sources proches du projet, qui arguent que «la piscine olympique doit subir une restauration importante». Ces sources ajoutent :«Quoi qu'il en soit, la mise en service du petit bassin pourra, en attendant, faire le bonheur des bambins et de leurs parents, en l'absence d'espaces aquatiques dans cette wilaya». Toutefois, les responsables rassurent sur le taux d'avancement des travaux des deux bassins olympiques situés aux alentours du stade Chahid Hamlaoui (ex-17 juin), dont le coût de l'opération s'élève à 59 milliards de centimes. Par ailleurs, les autres piscines semi-olympiques promises à Constantine, et qui sont en cours de réalisation dans les localités d'Ali Mendjeli et de Khroub, enregistrent des taux d'avancement . Mais aucune date précise n'a été donnée pour leur livraison. Les impatients constantinois prisent, ces derniers jours, les plages de Skikda et de Jijel notamment, sachant pertinemment que la joie dans l'eau ne sera pas pour demain. En plus, le mois du Ramadhan s'approche à grandes encablures. «Les décideurs hésitent à donner une date butoir sur la mise en service des bassins en chantier. Cela n'est pas nouveau pour la population. Tout le monde sait que Constantine est dénuée d'espaces voués à la baignade. Mais, depuis des années, on se trouve confronté à la même situation de manque», expose un citoyen. Et de s'interroger sur ces éternels chantiers, livrés par portions. Sur un autre chapitre, la ville, ouverte à moult projets structurants gère, dans un sens, difficilement son potentiel hydrique, avec des coupures parfois aléatoires, et ce pour le parachèvement des réseaux souterrains. C'est dire que, même la mise en service d'éventuels bassins serait altérée par ce genre d'imprévus. A Certaines personnes se montrent hésitantes à solliciter les rares bassins fonctionnels dans cette wilaya. Pour cela, des causes : taux surélevé de chlore pour le nettoyage du fond. D'autres estiment que l'hygiène est quasi absente et que l'eau demeure inchangée. D'où la nécessité d'un contrôle rigoureux des services compétents. L'appel à la vigilance n'est, pourtant, pas lancé par les parents qui, inconsciemment, laissent leurs enfants fréquenter des espaces ne répondant pas aux normes. En plus, des alertes de sensibilisation sur des eaux troubles ne se font pas entendre. «Les services d'hygiène tentent, chaque été, de faire le point sur les dangers encourus en se baignant dans un espace non propre, que ce soit une piscine non entretenue, ou autres «mares» excentrées. Mais les citoyens font fi des mesures annoncées», soutient un cadre du service d'hygiène. In fine, Constantine devra d'abord livrer ses bassins. Pour l'hygiène, c'est une autre question.