Le laboratoire national d'essais des produits industriels de Sidi Abdellah, à Alger, sera opérationnel dès le début de l'année 2014. «Le projet de réalisation de notre laboratoire à Sidi Abdellah avance comme prévu et dans les délais. L'état d'avancement actuel avoisine les 70%. Le projet sera opérationnel début 2014», indiquait à l'APS le directeur du Centre algérien du contrôle de la qualité et d'emballage (Cacqe), Djamel Abad. Une fois terminé et doté de ses équipements «de pointe», ce laboratoire, qui s'étend sur 5 600 m2, sera le premier du genre en Afrique et le 8e dans le monde informe le directeur du Cacqe. La vocation de ce super-labo est la prise en charge des essais des produits industriels, notamment les matériaux de construction et le rond à béton, la métrologie, la robinetterie, les matériaux domestiques à gaz, électrodomestiques, les jouets, les textiles et cuirs, les plastiques, les pièces détachées des véhicules, les produits électriques et électroniques ainsi que les articles scolaires. Quant à son rôle, il est de renforcer le dispositif de contrôle de conformité des produits industriels aux normes en vigueur. Cette grande structure sera épaulée dans sa mission par les 20 laboratoires régionaux existants, qui seront renforcés par 28 autres en cours de réalisation dans différentes wilayas. L'objectif étant d'avoir un laboratoire par wilaya. À partir de 2014, date annoncée de l'achèvement du super-labo et des autres structures régionales, les industriels et autres importateurs devront bien se tenir. Sauf que l'activité de contrôle, qui ne semble pas être une priorité pour l'Etat, n'est pas seulement tributaire du nombre ou de l'efficience de ces laboratoires. Elle dépend dans une large mesure de la ressource humaine engagée dans la lutte contre la fraude et la contrefaçon. Ce sont ces agents et inspecteurs chargés de contrôler les produits en aval et en amont qui restent la cheville ouvrière de cette activité. Or, il est de notoriété que le nombre de ces fonctionnaires est bien en deçà des besoins réels tous secteurs confondus. On notera les 1 200 agents de contrôle dans l'urbanisme pour 1 541 communes, les 200 en tourisme sur un territoire qui fait plus de 2 millions de km2. Et c'est le cas dans tous les secteurs de l'Etat. Dans celui du commerce, le ministre en charge, avant les élections législatives du 10 mai 2012, Mustapha Benbada, annonçait l'augmentation de 3 500 à 6 000 agents de contrôle durant ce mois de Ramadhan. Il a indiqué que le nombre de ces agents atteindrait les 7 000 à l'horizon 2014. 7 000 agents de contrôle dans un pays qui totalise plus de 1,5 millions d'inscrits au registre du commerce, sans compter la part des transactions informelles ! Mais au delà du nombre de ces contrôleurs, c'est leur statut de fonctionnaires et les indemnisations qui inquiètent le plus. Mal-aimés par l'opinion publique car «taxés» de corrompus et saboteurs, leur statut ne leur garantit pas une sécurité physique suffisante. Tous les contrôleurs ne sont pas des corrompus, mais parfois la pression des nababs leur font fermer les yeux, devant des dépassements qu'ils ne peuvent dénoncer. Tout cela avec, en prime, des rémunérations bien maigres. Alors, penser à renforcer les structures de contrôle est une démarche louable, seulement, revoir et renforcer le statut des contrôleurs, leur nombre et leurs salaires est peut-être prioritaire. S. A.