Ce ne sont pas moins de 90 000 tonnes de ciment qui vont être importées mensuellement à partir du mois de janvier 2013. Le recours à l'approvisionnement externe de ce matériau de construction est devenu inévitable si l'on en croit M.Yahia Bachir, P-dg du Groupe industriel des ciments d'Algérie (Gica). Ce dernier en a donné la raison à l'APS jeudi dernier. Il a en effet expliqué que «cette opération va servir à faire face à la forte demande, laquelle a donné lieu à une forte hausse des prix de ce produit sur le marché national». Yahia Bachir a en outre informé que «les importations vont se faire chaque fois qu'il y aura tension sur le produit et aussi dans le but de juguler la crise». À ce propos ce responsable à fait savoir : «Le déficit du marché du ciment s'élève à plus de 2,5 millions de tonnes.» Et, du coup, «ce manque d'offre a provoqué une flambée des prix sur le marché, accentuée par la spéculation», a indiqué le P-dg du Groupe Gica. En ce qui concerne le dispatching du volume d'importation mensuel, le groupe Gica prévoit un quota de 30 000 tonnes pour alimenter l'Ouest du pays, 40 000 tonnes pour le Centre et 20 000 tonnes pour l'Est. Quant à la mise à disposition du ciment importé, Yahia Bachir a annoncé qu'elle se fera à partir du mois de janvier 2013. Et de préciser que «les entreprises de réalisation en charge de projets de développement seront approvisionnées auprès du groupe Gica», non sans souligner au passage que «les ventes du ciment obéissent à des procédures commerciales bien définies, appliquées rigoureusement au niveau des cimenteries et des unités commerciales». À propos des prévisions de production du Groupe Gica, à court terme, le P-dg a informé qu'il ambitionne de produire «20 millions de tonnes à l'horizon 2016 et 29 millions de tonnes d'ici 2018». Pour atteindre cet objectif, Yahia Bachir a expliqué que «des extensions des capacités de production sont prévues dans les cimenteries de Zahana (Mascara), de Aïn Kebira (Sétif), de Béni Saf (Aïn Témouchent) de Oued Sly (Chlef), de Tébessa et de Meftah (Blida)». Et d'ajouter qu'«un programme de réalisation de deux nouvelles usines de ciment à Béchar et Relizane est aussi prévu». Quant au projet de réalisation d'une cimenterie à Djelfa, dans le cadre d'un partenariat entre le Groupe Gica et le groupe égyptien Asec ciment, il dira : «Des discussions “préliminaires” sont en cours pour l'exécution de ce projet.» Rappelons que le groupe Asec devait réaliser le projet à lui seul mais qu'en 2010 il a formulé une proposition au ministère de l'Industrie pour que «l'Etat algérien récupère des actions du capital de la société égyptienne», a expliqué dernièrement le ministre de l'Industrie, M. Benmeradi, lors de son intervention jeudi dernier devant le Sénat. Le ministre, à cette occasion, avait précisé que les autorités algériennes avaient donné leur accord de «principe» pour l'acquisition de 49% des actions de la société. Selon Benmeradi, l'offre de la société égyptienne s'expliquait par «la difficulté de contracter des crédits auprès des banques algériennes afin de lui permettre d'achever les travaux et d'acquérir les équipements indispensables à la production». Notons, comme en a témoigné le ministre algérien, que les travaux de réalisation de l'usine ont remarquablement avancé pour ce qui est de la première chaîne de production, soit 85% de génie civil et 60% du projet. Rappelons enfin que la future cimenterie de Djelfa va produire, au démarrage 500 000 tonnes par an et créer 570 emplois permanents. Z. A.