A six mois de la fin du 2e mandat présidentiel d'Abdelaziz Bouteflika, le parachèvement du programme quinquennal 2004-2009 sur le plan économique nécessite une halte d'évaluation. Une évaluation qui s'impose d'autant que pour ce programme les observateurs relèvent des retards dans l'exécution de certains projets. Des remarques similaires ont également été émises par le chef de l'Etat, lequel n'a pas manqué d'inviter les responsables des départements ministériels lors des séances d'audition à accélérer la cadence tout en utilisant de manière rationnelle les enveloppes financières allouées aux différents projets. Cette rationalisation s'avère aujourd'hui nécessaire particulièrement avec la crise financière internationale qui a engendré une baisse sur la demande de pétrole, donc une diminution des recettes d'hydrocarbures. Le fait que l'Algérie ne dispose pas de nombreuses entreprises d'envergure capables d'achever les ouvrages dans les délais et normes de qualité est, faut-il le noter, à l'origine de ces retards et du gaspillage de l'argent public, ce qui implique une réévaluation des coûts arrêtés initialement. Le troisième mandat auquel aspire le Président lui permettra-t-il d'achever son programme économique et d'apporter les changements annoncés ces derniers mois notamment lors de la rencontre organisée, en juillet dernier, avec les maires ? Aux grands projets structurants, d'autres questions attendent d'être réglées. Adhésion aux institutions internationales, commel'Organisation mondiale du commerce (OMC), parachèvement des réformes financières et économiques, préparation de l'Algérie aux chocs économiques externes, intensification des échanges avec les autres pays et réglementation des investissements nationaux et étrangers. En somme, ces nombreux dossiers de grande importance nécessitent une prise en charge. Dans ce cadre, le Président a déjà peaufiné son programme pour le prochain quinquennat à travers des orientations en direction des différents ministres durant le mois de septembre dernier. L'argentier du pays était le premier à connaître ces instructions. «Nous devons renforcer notre visibilité sur l'avenir à moyen et à long termes… J'entends donc que cette démarche soit mise en œuvre lors de la préparation du prochain programme quinquennal pour la période 2009-2014.» Un programme dont l'élaboration a commencé puisque les grandes lignes sont connues. «J'entends également que ce futur programme accorde la priorité aux projets ayant fait l'objet d'études préalables pour leur lancement sans retards ni réévaluation.» C'est en ces termes que Bouteflika s'était adressé au ministre des Finances, Karim Djoudi. Pour en revenir aux précédents mandats de Bouteflika, il faut relever la réalisation de grands projets, de l'avis même des institutions internationales. Un constat dressé dans des rapports dans lesquels le suivi des projets par le Président est mis en exergue. En somme, sur le plan macroéconomique, les indicateurs sont au vert, avec notamment le remboursement de la dette extérieure et la viabilité de la balance extérieure à travers l'augmentation continue des réserves de changes. Une situation qui nous épargne à court terme des conséquences de la crise financière, selon les assurances des différents responsables. Mais, sur un autre plan, il reste beaucoup à faire. C'est le cas des réformes structurelles, lesquelles peinent à être accélérées. De bons indicateurs économiques sans une réforme structurelle fiable ne serviront à rien. «Pour éviter l'inflation et créer davantage d'emplois, il faut accélérer les réformes.» Ce sont là, en résumé, les recommandations des experts économiques, à l'échelle nationale ou internationale. Efficacité, compétitivité, management économique et climat des affaires sont autant de points à prendre en charge de manière effective pour mettre fin à la dépendance des hydrocarbures, en diversifiant ainsi l'économie nationale. Des mécanismes sont à mettre en place à cet effet au plus haut niveau de l'Etat. S. I.