Le meilleur match, depuis le début du tournoi. La rencontre entre Italiens et Anglais, aussi indécise qu'elle paraissait, fut riche en occasions de buts, en phases de jeu intéressantes et d'un niveau technique de très haute volée. Au bout, une qualification méritée pour une «Squaddra Azzura» dominatrice dans le jeu et qui s'est procurée une dizaine d'occasions franches face au team des «Three Lions», qui a livré un bon match et été d'une ténacité exemplaire. Insuffisante, tout de même, pour disposer des protégés de Cesare Prandelli qui n'ont jamais abdiqué, malgré les deux poteaux qu'ils ont trouvés, par l'intermédiaire de Daniele De Rossi, au bout de 3 minutes de jeu et de Diamanti, d'un centre rentrant (101'). Un match qui avait démarré à 100 à l'heure, sans phase d'observation, comme le montrera le romain De Rossi, qui a vu sa reprise des 25 mètres mourir sur le poteau de Joe Hart (3'). Deux minutes après, c'est Glen Johnson qui voit sa tentative annihilée par un magnifique arrêt-réflexe de Gigi Buffon, auteur d'une superbe partie, tout comme son coéquipier et non moins compère Andrea Pirlo, qui aura marqué cette rencontre de son empreinte. Avec une technique irréprochable et une excellente lecture du jeu, l'ancien joueur du Milan AC a permis aux siens de créer les décalages, face à un adversaire très bien organisé, notamment dans le compartiment défensif, où les camarades de John Terry n'ont pas concédé la moindre faute dans leurs 25 derniers mètres, sachant qu'en face, ils avaient l'un des meilleurs tireurs de coups de pied arrêtés au monde, Pirlo, en l'occurrence. 0/0 à la fin du temps réglementaire. Les deux équipes vont disputer les prolongations, les premières de cet Euro. La demie heure n'a rien changé au tableau d'affichage, si ce n'est le but refusé de Noccerino, qui était en position de hors-jeu, ce qui n'a pas échappé à l'assistant de Monsieur Pedro Proenca, dont l'excellent arbitrage est à mentionner. Seule la «roulette russe» pouvait donc départager les 22 acteurs présents sur la pelouse du stade olympique de Kiev (Ukraine). Un exercice remporté par les transalpins, même s'ils étaient derniers. Après le tir au but manqué de Montolivo, l'inexorable Pirlo finira par éclairer la voie pour la «Nazionale», grâce à une lumineuse «Panenka», tentée avec sang froid et réussie avec la classe italienne. Ashley Young a, ensuite vu son tir repoussé par la barre transversale, avant qu'un autre Ashley (Cole) ne voie sa tentative captée par Buffon. Diamanti transformera le dernier tir et enverra les Champions du monde 2006 dans le dernier carré, alors que l'Angleterre, désormais maudite, s'est faite éliminer aux tirs au but pour la 7e fois de son histoire. Elle qui n'était sortie indemne qu'à une seule reprise de cette fatidique épreuve. Les coéquipiers de Maggio, qui manquera les derniers moments, pour cumul de cartons, affronteront l'Allemagne, face à qui ils n'ont jamais perdu en match officiel. Ils ont beau porter une tunique de la même couleur (bleue), l'Italie n'est pas la Grèce et ça Joachim Löw le sait. M. T.