Cinquante années après l'indépendance, l'Algérie pays de jeunesse en arrive à devoir participer à la plus grande manifestation omnisports de la planète avec des ambitions minimum, voir avec un pessimisme déconcertant. Les responsables des différentes fédérations prenant part à cet importants rendez-vous se sont exprimés, à la veille des Jeux Olympiques de Londres. Consternant. Les proclamations des présidents concernés par les JO, à quelques semaines de l'ouverture est symptomatique du degré de régression du sport national. Raouf Bernaoui de l'escrime parle de «préparer l'avenir.» Le présent n'est pas sur les tablettes. Abdellah Bensalem de la Boxe, un sport qui nous a valu des satisfactions par le passé, espère, lui, «remonter sur le podium.» Ce podium qui décidemment nous boude. Pour Badredine Belhadjoudja de l'athlétisme (ah ! l'athlétisme !), on est «obligé de revoir les objectifs à la baisse.» Il faut dire que l'affaire de dopage de deux athlètes, éclatée à quelques jours de la manifestation londonienne, a rajouté à la mouise. Ali Djemaa de la Fédération de judo «espère que Soraya Hadad sera parmi les cinq premiers.» De l'espérance, toujours de l'espérance. Rachid Fezouine du cyclisme insiste sur la nécessité de «ne pas être ridicule.» Le monde nous regarde. Mustapha Lemouchi du Volleyball promet «d'essayer de donner la meilleur image.» Inlassablement, sauver les apparences. Pour Mohamed Daimallah de la Fédération de Taekwondo «la participation est déjà une bonne chose.» Pour Salah Bouchicha du Tir sportif, on ira dans la Capitale britannique pour «défendre sa première place sur le plan africain et arabe.» Le plan mondial semble, curieusement, nous être inaccessible. Et pourtant, des Nations autrement bien moins lotis que l'Algérie seront présentes à Londres avec des ambitions honorables. Les exemples à travers le monde ne manquent pas. La Jamaïque avec ses trois millions d'habitants, la Biélorussie et ses neuf millions, le Kazakhstan, ou la Mongolie avec ses deux millions avait marqué de leur présence les JO de Pékin. L'Algérie qui fête cette année le cinquantenaire a pourtant les moyens humains et matériels de figurer parmi les meilleurs. Le chemin, devenu de plus en plus abrupte, de la performance olympique appelle des interrogations. C'est bien l'échec d'une politique. M. B.