De notre correspondant à Constantine Nasser Hannachi
C'est parti pour la 6e édition du Festival national du malouf de Constantine. M. Lahwal, représentant de la ministre de la Culture, Khalida Toumi, en compagnie du commissaire du festival et du directeur de wilaya de la culture, ont donné, samedi dernier, le top départ de cette fête placée sous le thème «Pour ne pas oublier». Le Théâtre régional de Constantine a ouvert ses portes à cette manifestation, qui s'étalera du 7 au 14 juillet, et au terme de laquelle trois lauréats, parmi les 13 associations musicales participantes, devront prendre part au Festival international du même genre prévu en novembre prochain.La compétition s'ouvrira avec l'Association El Andalous, de Guelma, et l'Association constantinoise pour le patrimoine musical. L'Orchestre régional de l'Est, dirigé par Samir Boukredera, qui est également le chef de l'orchestre national qui englobe les trois écoles (Alger, Tlemcen et Constantine), aura enchanté les mélomanes avec un bouquet ensorcelant. En perpétuel renouveau et régénération, la troupe a intégré de nouveaux artistes instrumentistes. «La troupe a en effet adopté d'autres artistes, puisque certains ont quitté la scène pour des raisons professionnelles. Mais étant donné la capacité dont dispose Constantine en matière de formation artistique, grâce notamment au travail assidu des associations, on pourra dire avec fierté que les sources demeurent inépuisables», se félicite M. Boukredera. La soirée a été entonnée par un bach raf H'cine réarrangé. Empruntant de belles nuances, cet opus a valu à l'orchestre une reconnaissance du public constantinois connaisseur. Et ce n'était que la première partie de la soirée. L'Orchestre de l'Est accompagnera majestueusement les chanteurs Dakhla de Annaba, Rouane de Skikda, Touati et Aouabdia de Constantine qui ont interprété, respectivement, insrafat rasd, zejel, nouba garnata (tabâa iraqi).Pour cette entame, les mélomanes ont été bien servis et sont rentrés satisfaits. «C'est une soirée exceptionnelle. On espère que ce public nombreux restera fidèle et sera présent aux six soirées programmées au cours desquelles les associations entreront en lice», note un fidèle du festival. Notons enfin que trois conférences sont prévues durant ce festival. La première rencontre portera sur «l'histoire des écoles de musique andalouse en Algérie, dont celles du malouf». M. Belkalfat de Tlemcen et M. El Eulmi de Constantine animeront les débats. La conférence de demain portera sur «l'avenir et les perspectives de la musique andalouse en Algérie» et sera présentée par le professeur en musicologie Noureddine Saoudi d'Alger. Le lendemain sera consacré aux «Noubas andalouses extraites des œuvres de Kenache El Haïk». In fine, les organisateurs de cette 6e édition entendent promouvoir davantage cette expression andalouse en associant le plus grand nombre possible de participants. Il s'agit pour eux de faire sortir le malouf de son ghetto comme cela a été moult fois préconisé par des artistes confirmés.