Dimanche 8 juillet 2012. Un virage dangereux. Une vitesse excessive. Et l'arbre arrête la course folle du véhicule. Quatre personnes perdent la vie sur le tronçon reliant Hennaya à Zenata (Tlemcen). Lundi 9 juillet, hier, le véhicule devant roule trop lentement -au goût du chauffeur-, le bus reliant Mostaganem à Mascara, double. Manœuvre dangereuse. Le camion roulant en sens inverse le prouve. C'est le choc. Sur la nationale n°17, deux morts et 26 blessés. Deux personnes qui ont acheté leurs tickets de la mort, la rencontrent entre Aïn Nouissy et Hassiane (Mostaganem). Ces faits divers mortels sont devenus banals dans un pays où la mort violente ne choque plus et où le code de la route est aussi «dédaigné» que les lois de la République. Les bilans des services de sécurité sont sans équivoque. Le carnage routier continue. Rien que pour la journée de dimanche, les statistiques communiquées par la Gendarmerie nationale (GN) font état de 14 morts et 94 blessés à travers 20 wilayas du pays sur les 48. Le communiqué repris par l'APS, indique que ce bilan a été enregistré dans 35 accidents de la circulation, dont 10 mortels et 25 corporels. Dans l'un de ses derniers recensements hebdomadaires, daté du 26 juin 2012, la Gendarmerie Nationale annonçait 94 morts et 1 180 blessés, dans 696 accidents durant la période allant du 19 au 25 juin sur le territoire national. L'analyse des gendarmes faisait valoir une hausse de 18 décès, de 84 blessés et de 63 accidents par rapport à la période précédente. Il faut dire que l'été est la saison la plus meurtrière en matière d'accidents de la route. Les spécialistes expliquent ce constat par la période des vacances et le manque de sommeil. S'agissant des principales causes des accidents, c'est le facteur humain qui occupe, selon les services de sécurité, et de loin la pole position. D'après le bilan du 26 juin, l'excès de vitesse est mis en cause dans 169 accidents -sur les 696 enregistrés-, les dépassements dangereux dans 135 cas et le non respect de la distance de sécurité dans 97. En 2011, le nombre de tués sur les routes algériennes comptabilisé par la Gendarmerie nationale (en dehors des zones urbaines) était de 3 831 personnes et près de 45 000 blessés. Lors de la présentation de ce bilan annuel, la GN indiquait une augmentation de 28% des accidents par rapport à 2010 et l'imputait essentiellement à l'élément humain (en cause dans 81% des accidents). Alors, comment faire face à un phénomène qui a coûté la vie à plus de 37 000 Algériens en 10 ans (de 2001 à 2011) ? Dans la mesure où, ni les campagnes de sensibilisation ni celles de sanctions menées jusque-là, ne sont arrivées à réduire cette hécatombe, une véritable étude sociologique devrait être menée auprès des conducteurs pour comprendre et lutter contre cette autre forme de suicide (conscient ou inconscient) menée par le peuple de la route. S. A.