Les regards des pays africains sont braqués sur Addis-Abeba, la Capitale éthiopienne, où se déroulera le Sommet des chefs d'Etat et de gouvernement de l'UA, prévu les 15 et 16 juillet. Et pour cause, ce sommet qui se tient dans une conjoncture assez particulièrement difficile que traverse le continent africain, notamment dans la région sahélo-saharienne, marquée par le conflit au nord du mali, actuellement sous l'emprise de groupes islamistes armés, et où le dialogue politique peine à trouver une solution au conflit dans ce pays. Aussi, les Maliens, mais pas seulement, tous les peuples de la région demeurent à l'écoute des solutions qui se dégageront de ce sommet en vue de mettre fin au conflit dans ce pays, mais aussi dans toute l'Afrique, y compris dans la Corne de l'Afrique, le Sud Soudan, etc. Il est attendu surtout «des solutions africaines aux problèmes africains», et de privilégier le dialogue politique, entre les différents acteurs politiques maliens, comme le laissera entendre le commissaire à la paix et à la sécurité de l'UA. Alors qu'«au Mali la situation est complexe et le recours à la force n'est pas du tout confirmé ou considéré comme étant susceptible d'influencer positivement l'évolution de la situation». «Il y a des déclarations (sur l'intervention militaire) destinées à la consommation interne et d'autres qui se font dans un contexte particulier, alors que d'autres sont utilisées en dehors de leur contexte», a constaté M. Lamamra, soulignant que «la logique prévalant actuellement tend à épuiser tous les moyens pacifiques». «L'urgence aujourd'hui au Mali est de mettre en place un gouvernement représentatif et inclusif à Bamako, en mesure de représenter la souveraineté nationale et de prendre des dispositions afin que durant la période transitoire d'une année, il puisse y avoir un calendrier électoral et éventuellement des amendements à la Constitution», a-t-il encore expliqué. Pour le commissaire de l'UA à la paix et à la sécurité, la «solution africaine» doit être appliquée à tous les conflits dans le continent, soulignant à cet égard que la recherche de la solution par la voie pacifique est la «raison d'être» de l'UA. «Quand l'Afrique est unie et développe des positions consensuelles, le reste de la communauté internationale nous appuie», a fait remarquer M. Lamamra. Il a ainsi relevé que pendant le premier semestre 2012, sur une douzaine de résolutions du Conseil de sécurité des Nations unies concernant les problèmes africains, la moitié de ces résolutions comportent des textes émanant de l'UA, qu'il s'agisse du Soudan, du Mali, de la Somalie ou de la coopération stratégique entre l'ONU et l'UA. À côté de ce lourd dossier, ce 19e Sommet des chefs d'Etat et de gouvernements d'Addis-Abeba, devrait en principe procéder à l'élection d'un nouveau président de la commission africaine de l'UA, entre le président sortant, le Gabonais jean Ping et la candidate Sud Africaine, Mme Nkosazana Dlamini-Zuma. Ces deux candidats n'avaient pas pu se départager, suite à l'élection qui s'était déroulée en janvier 2012 à l'occasion du précédent Sommet de l'UA. Ce sommet a été précédé hier par deux autres sommets. Le premier étant le 17e Forum des chefs d'Etat membres du mécanisme africain d'évaluation par les pairs (Maep), au cours duquel l'Algérie avait participé en la personne du Premier ministre, M. Ahmed Ouyahia, représentant du président de la République, M. Abdelaziz Bouteflika, qui avait présenté son deuxième rapport d'action. Le deuxième sommet, prévu dans l'après-midi (du 14 juillet), concerne le Nouveau partenariat pour le développement de l'Afrique (Nepad) dont l'Algérie est également membre. En prélude à ce sommet, le Conseil exécutif de l'UA a également tenu sa 21e session ordinaire, avec la participation du ministre délégué chargé des Affaires maghrébines et africaine, M. Abdelkader Messahel qui conduisait la délégation algérienne aux travaux de cette session. A. R.