Quels seront les objectifs de l'Algérie lors des Jeux Olympiques de Londres dont le coup d'envoi sera donné ce vendredi ? Personne ne peut répondre à cette question. Deux jours après le départ du premier contingent de sportifs algériens, composé de quatre athlètes, aucun responsable n'a daigné prononcer le moindre pronostic. Comme si le sport algérien n'a pas d'objectif lors de ces JO. Il y a une dizaine de jours, le président du Comité Olympique algérien (COA), Rachid Hanifi, a affirmé, lors d'une conférence de presse consacrée à la participation algérienne à cet important rendez-vous, que «les objectifs techniques des athlètes algériens devant prendre part aux Jeux Olympiques de Londres sont du ressort des fédérations sportives concernées.» «Le COA ne s'assigne aucun objectif, il prépare les conditions logistiques de la participation de la délégation algérienne aux JO-2012. Les objectifs techniques ne peuvent être que du ressort de ceux qui assument la préparation technique, c'est à dire les fédérations elles-mêmes», a-t-il déclaré. Invité à avancer un pronostic, celui-ci dira : «Je suis prudent là-dessus, je ne voudrais pas m'immiscer dans les pronostics techniques qui collent avec la préparation technique. Je préfère laisser le soin aux fédérations, notamment les staffs techniques de fixer les objectifs en fonction du niveau de préparation qui est le leur. Cependant, je suis sûr qu'ils feront le maximum pour honorer le pays». Certes, étant donné que c'est les fédérations concernées qui se chargent de la préparation de leurs athlètes, elles seules peuvent se prononcer sur leurs objectifs. Mais il faut bien qu'il y ait une instance ou institution donnée qui centralise l'information. En d'autres termes, le COA ne pouvait-il pas demander aux fédérations d'exprimer leurs objectifs afin de les communiquer aux Algériens ? Même les cadres du ministère de la Jeunesse et des Sports (MJS), si prompts habituellement à occuper ce terrain, se sont tus cette fois-ci. Ils ne veulent surtout pas rééditer les scénarios des Jeux africains de Maputo et les Jeux arabes de Doha qui ont eu lieu l'année dernière. A ce moment-là, le directeur des sports du MJS, Hocine Kennouche avait avancé des pronostics, basés sur ceux qui lui ont été transmis par les fédérations concernées. Et les résultats, lors des deux rendez-vous, étaient loin des objectifs tracés. Ce qui avait soulevé une polémique. D'où la crainte des uns et des autres d'exprimer le moindre pronostic concernant les prochains JO. Situation ubuesque qui reflète forcément une absence de visibilité dans le développement du sport national. Si aucune instance ou fédération ne veut se prononcer sur ses objectifs c'est parce que le personnel ayant en charge le sport national ne veut pas assumer des échecs. Dans tous les cas de figure, ça sera pour les uns et les autres –les concernés bien évidemment– des résultats positifs. Même par le passé, plus d'une fois, une fédération donnée passe complètement à côté lors d'un rendez-vous important sans que cela ne provoque quoi que ce soit. La culture de la démission n'existe pas en Algérie, notamment dans le sport. C'est pour cela que, désormais, le sport national ne se trace aucun objectif. Une justification a même été trouvée quant au nombre jugé peu important des athlètes de la délégation algérienne.Composé de 39 athlètes dont une équipe de volley-ball, le nombre d'athlètes algériens qualifiés aux JO a baissé d'un peu plus de 20 athlètes par rapport aux JO précédents. Certains ont évoqués, à cet effet, des minimas «plus contraignants» cette fois-ci. En dernier lieu, il est utile de rappeler qu'en 2008, lors des Jeux Olympiques de Pékin, en Chine, l'Algérie avait décroché deux médailles, une en argent et l'autre en bronze. C'était l'œuvre des judokas Amar Benikhlef et Soraya Haddad. Arrivera-t-on à faire mieux cette fois-ci ? En tout cas, le sport national a tant besoin de bons résultats, même si, finalement, cela ne saurait cacher la situation difficile dans laquelle il évolue… A. A.