L'affaire du diplomate algérien placé sous contrôle judiciaire par la justice française et mis en examen pour complicité d'assassinat d'André Ali Mecili continue de faire couler beaucoup d'encre et de salive. Cette fois-ci, elle a fait sortir le défenseur de Mohamed Ziane Hasseni de sa réserve. Dans un entretien accordé à notre confrère Ennahar, M. Jean Louis Pelletier n'a pas été de mainmorte avec le juge d'instruction en charge de l'affaire, n'hésitant pas à le qualifier d'incompétent. En effet, cet ex-membre du conseil de l'ordre des avocats ne s'explique pas le maintien sous contrôle judiciaire de son mandant malgré toutes les preuves fournies établissant son innocence et démontrant la méprise flagrante dans la gestion de ce dossier. «Nous avons présenté le document original prouvant l'identité de M. Ziane et attestant qu'il n'avait rien à voir avec le véritable coupable qui est Rachid Ziane», a affirmé l'ex-président de l'Association des avocats pénalistes. Et Me Pelletier d'ajouter : «Le dossier que nous avons présenté au juge d'instruction comprend également l'original du livret de famille des parents du diplomate, en plus de son livret militaire. Lequel comprend tous les détails sur son affiliation et qui constitue un argument massue innocentant M. Ziane Hasseni.» Le défenseur du diplomate se gardera de se prononcer sur le volet politique de cette affaire, précisant par là même qu'il n'en était pas convaincu. «Et à la limite, cela ne me concerne pas. J'ai été constitué pour défendre un accusé qui est innocent dans un dossier donné. Ni plus ni moins.» Abordant le fond du dossier, Me Pelletier révèlera que Semraoui, celui dont les «révélations» ont permis la délivrance d'un mandat international contre le directeur des affaires protocolaires du ministère des Affaires étrangères et son arrestation, puis sa mise en examen, a produit un faux témoignage. «Il a été incapable de reconnaître M. Hasseni au moment où France 3 l'a pris en photo.» L'avocat confirmera la convocation par le juge d'instruction en charge de ce dossier de Hichem Aboud et Semraoui, tout en s'offusquant de ce que le magistrat tarde à faire procéder aux analyses ADN après que M. Mohamed Ziane Hasseni eut accepté les prélèvements. En effet, tout un tapage médiatique a été orchestré autour de cette question, laissant croire que le refus du diplomate algérien de se soumettre au test ADN prouvait sa culpabilité dans l'assassinat de Me Ali André Mecili en avril 1987. Cela étant, le défenseur du diplomate reste confiant, convaincu de la solidité des preuves innocentant son client. Rappelons que Mohamed Ziane Hasseni a été arrêté en août dernier à l'aéroport Marignane, puis conduit à Paris où il sera immédiatement mis en examen par le juge d'instruction, en dépit de l'opposition du procureur de la République. Le pourvoi en appel de son défenseur a été rejeté le 14 octobre dernier. Le diplomate algérien se trouve depuis sous contrôle judiciaire.