Photo : S. Zoheir Par Algérie Presse Service Plus de 80 000 médecins, toutes spécialités confondues, ont été formés par l'Algérie indépendante, grâce à l'effort soutenu de l'Etat pour algérianiser l'encadrement et combler le déficit en matière de santé publique. Durant les premières années d'indépendance, l'unique faculté de Médecine de l'université d'Alger assurait la formation de 30 à 40 médecins par an. Quelques années plus tard, les facultés d'Oran et de Constantine ont vu le jour. Mohamed-Seddik Benyahia, désigné à la tête du secteur de l'Enseignement supérieur dans les années 70, entreprit de profondes réformes pour combler le déficit accusé en matière d'encadrement, suite au départ des Français.Aujourd'hui, 11 facultés assurent la formation de médecins, dont quatre du centre (Alger, Blida, Tizi-Ouzou et Béjaïa), quatre de l'Est (Annaba, Sétif, Batna et Constantine) et trois autres de l'Ouest (Oran, Sidi Belabbès et Tlemcen). Un projet pour la réalisation de trois autres structures dans le sud du pays sera lancé en 2013. Pour la seule année 2010, ces établissements ont formé 6 205 médecins, chirurgiens-dentistes et pharmaciens en postgraduation et 10 161 dans le cadre de la formation hospitalo-universitaire et le résidanat. M. Abdelhamid Aberkane, ancien ministre de l'Enseignement supérieur et de la Recherche scientifique puis de la Santé, de la Population et de la Réforme hospitalière et qui a encadré la formation médicale à l'université de Constantine, estime que la formation dont ont bénéficié les médecins au niveau des facultés nationales était «du même niveau que celle dispensée dans les pays avancés». Les médecins praticiens, algériens, ont toujours prouvé leur compétence au sein des hôpitaux de ces mêmes pays, a-t-il dit. L'Etat algérien a consenti des efforts colossaux pour la prise en charge de la formation supérieure dans les sciences médicales pour assurer une couverture médicale et sanitaire de qualité pour tous les citoyens.Aujourd'hui, 46 379 médecins assurent le fonctionnement des hôpitaux et autres établissements sanitaires dans le pays. Beaucoup de médecins algériens exercent dans les hôpitaux d'Europe ou d'Amérique. Selon M. Aberkane, les efforts déployés pour l'augmentation des effectifs de formation et d'encadrement ont donné leurs fruits, en permettant une couverture sanitaire satisfaisante. Celle-ci est passée d'un médecin pour 26 000 habitants, 1 dentiste pour 72 848 et un pharmacien pour chaque communauté de 41 667 individus en 1962, à 1 médecin pour 900 habitants, un dentiste pour 3 097 et un pharmacien pour chaque groupe de 3 967 individus en 2012. Nonobstant ces chiffres, un déficit persiste en matière de couverture sanitaire spécialisée, notamment dans les Hauts-Plateaux et le Sud. A cet égard, les pouvoirs publics ont adopté, récemment, une politique incitative à l'adresse des médecins, notamment à travers la réalisation de logements de fonction et la majoration des salaires et primes en direction des médecins affectés au sud du pays, dans le cadre du service civil. D'autres mesures incitatives sont également envisagées pour encourager l'établissement des médecins dans les Hauts-Plateaux et le sud du pays.