Des régions entières, notamment celles de l'intérieur et du Sud, souffrent d'une très faible couverture sanitaire. L'Université algérienne a formé, durant ces cinq dernières années, près de 7000 médecins spécialistes. C'est, en tout cas, ce qu'a indiqué, jeudi à Alger, le professeur Moussa Arrada, doyen de la faculté de médecine de l'université d'Alger. «1500 médecins spécialistes, dont un nombre important de cardiologues, sont formés chaque année par l'ensemble des facultés de médecine en Algérie», a-t-il relevé lors de son intervention à l'ouverture du 7e Congrès du Collège des cardiologues algériens. Parallèlement à cela, il a fait état de quelque 1200 maîtres-assistants qui, selon lui, ont été recrutés par les différentes facultés de médecine en Algérie durant la même période. «Soit un taux de 10% des spécialistes formés», a-t-il ajouté. Dans le même ordre d'idées, le professeur Arrada a affirmé que près de 80% des spécialistes exercent dans le service public extra-universitaire et un grand nombre d'entre eux dans le secteur privé. Il a insisté, dans cette optique, sur l'importance de la formation continue et ce «pour une réactualisation en permanence des connaissances devant permettre aux médecins de se mettre au diapason de l'évolution que connaît la médecine dans le monde». A ce sujet, il est rassurant de constater qu'en matière de nombre, l'Algérie dépasse plusieurs pays, notamment développés. Ainsi, selon les normes universelles préconisées par l'Organisation mondiale de la santé (OMS), il est recommandé un médecin pour 5000 à 10.000 habitants, un infirmier diplômé d'Etat pour 300 habitants ainsi qu'une sage-femme pour 300 femmes en âge de procréer. En Algérie, il a été établi que pour une population d'environ 36 millions, l'Algérie dispose de 27.000 médecins, 8000 dentistes, 4000 pharmaciens, 70.000 paramédicaux. Soit un médecin pour près de 1400 habitants, un dentiste pour 4500 habitants et un pharmacien pour 9000 habitants. A cela s'oppose, toutefois, la diversité des priorités du fait que les besoins sont multiples, interliés et difficilement classés par degré d'importance. Une meilleure orientation des actions du système de la santé publique est donc à rechercher. A ce sujet, il a été fait état d'un déséquilibre flagrant entre la capitale qui dispose, à elle seule, des d'effectifs médicaux: de 55% au sud-est, 22%, à l'est, 20% à l'ouest, 02%, au sud-est, et 01% au sud-ouest. Ce qui démontre clairement que les compétences nationales sont agglutinées au nord, et plus particulièrement au centre du pays, faisant des autres régions des zones sinistrées. C'est pourquoi, d'ailleurs, une étude pour la maîtrise de l'effectif réel et de sa répartition en vue du respect des normes de couverture indispensable à l'amélioration de la qualité des services, est une urgence. Par ailleurs, le Pr Arrada a appelé à la nécessité d'institutionnaliser la formation médicale continue dont bénéficient 80% des spécialistes, exhortant, par la même occasion, les cardiologues à coordonner leurs efforts avec les autres spécialistes pour une meilleure prise en charge des malades. Enfin, beaucoup de praticiens de la santé sont unanimes à dire qu'en matière de gestion et de formation du personnel de santé, il reste encore beaucoup à faire.