Cette année encore, les colis alimentaires destinés aux démunis ne sont pas sûrs d'arriver à destination. Le ministère de la Solidarité nationale et de la Famille (Msnf) initiateur d'une campagne de solidarité comprenant la distribution de couffins, avoue que sa mission s'achève au stade de la distribution des colis sur l'ensemble des wilayas. Les collectivités locales, les antennes du Croissant-Rouge et les scouts prennent, ensuite, le relais. Des expériences passées ont pourtant démontré que très souvent ces donations ne parviennent pas à leurs véritables destinataires. «Nous ne sommes pas responsables du sort réservé aux colis que nous distribuons aux wilayas. Notre action relève d'un acte de solidarité», s'est défendu, hier, Smaïl Benhabylès, secrétaire général du Msnf, lors d'une conférence de presse au siège du ministère. Plusieurs cas de détournements ont été signalés et rapportés par la presse sur des couffins «amputés» d'un ou de plusieurs produits pour une valeur bien inférieure à celle fixée par le ministère. Dans d'autres cas, les listes des bénéficiaires sont effrontément manipulées. D'un acte de solidarité, le «Couffin du Ramadhan» se transforme en une inique arnaque et en une charité mal ordonnée. Cette année, le coût du couffin atteint 3 500 DA le pack et peut même aller jusqu'à 8 000 DA en incluant les frais de transport à partir de la capitale vers les régions du sud. Le représentant du département de Saïd Barkat a insisté sur l'apport des bénévoles et des âmes charitables à cette opération, soulignant la nécessité de préserver la dignité des bénéficiaires lors de la distribution des kits alimentaires. S'agissant du nombre de familles nécessiteuses qui bénéficieront de kits alimentaires, le conférencier l'a estimé à 1,3 million. Chaque kit alimentaire comporte des denrées alimentaires de première nécessité : semoule, farine, sucre, café, riz, légumes secs, huile de table et lait en poudre. La distribution de ces kits se fera deux fois durant le Ramadhan, a précisé le responsable. Le représentant du département de la Solidarité a aussi confirmé que les 48 wilayas ont signé leurs conventions, et les transferts des colis opérés. L'enveloppe allouée à cette opération est de 5 milliards de DA, auxquels s'ajoutent les 162 000 DA dégagés par le ministère. Quelque 1,3 million de bénéficiaires sont concernés par l'opération. Quant au nombre de restaurants de l'Iftar qui ont été ouverts, ils sont au nombre de 620 à travers tout le territoire national, dont 109 à Alger (chiffres arrêtés au 23 juillet, Ndlr). A une question sur les modalités d'ouverture des restaurants de l'Iftar, le conférencier a indiqué qu'elle est régie par un cahier des charges dûment validé par le ministère de la Solidarité. S'agissant de l'hygiène, M. Benhabylès a souligné que cette question est au centre des préoccupations de son département. «Pour garantir l'hygiène, nous exigeons un engagement écrit de la part des opérateurs privés», a-t-il révélé. De plus, il y a un suivi permanent des lieux de restauration. Y. D.