De notre correspondant à Oran Mohamed Ouanezar L'approvisionnement des bateaux et autres embarcations dans l'enceinte du port d'Oran fait de plus en plus de mécontents. Les différents engins et autres camions en activité ne sont plus approvisionnés en carburants, apprend-on de bonnes sources. Nos tentatives de prendre attache avec les concernés se sont avérées vaines, étant donné l'interdiction imposé à la seule presse écrite de fouler le sol de l'enceinte portuaire. Selon des sources concordantes, les bateaux de gasoil dépêchés de la raffinerie de Skikda ne desservent que les bateaux et les embarcations relevant du port. Pourtant, les engins et autres véhicules exercent une activité en relation étroite avec les services portuaires et la mer. «On ne sait pas qui a donné des instructions pour ne plus nous servir de carburant. Du coup, cela nous a sanctionnés sévèrement, d'autant plus qu'aucune mesure de rechange n'a été prise à ce sujet», note un intervenant au port d'Oran. Les pêcheurs se plaignent également de l'irrégularité des approvisionnements et du manque à gagner qui en découle. «Parfois, nous sommes vraiment bloqués par les livreurs. Nous, on ne peut pas savoir quand il faut sortir. Nous sommes dépendants des conditions climatiques. S'il fait beau, on sort, sinon on reste au port. Du coup, nous sommes obligés d'attendre le livreur jusqu'à ce qu'il revienne», nous confie un patron de chalutier. Il y a lieu de signaler que l'approvisionnement des bateaux de pêche est soumis aux aléas des livraisons de la station Naftal de Petit Lac. La personne assurant l'approvisionnement des bateaux des pêcheurs nous a fait état de difficultés au niveau de cette station : «Je suis le seul à approvisionner les pêcheurs. A la station de Naftal, je suis obligé de suivre la chaîne pendant une journée entière. Je ne peux faire qu'un seul voyage. C'est peu pour les bateaux en activité au port.» Il y a lieu de signaler qu'au niveau de la station Naftal de Petit Lac, des camions de fort gabarit pouvant emmagasiner plus de 30 000 litres par jour font la queue toute la nuit pour s'approvisionner en début de matinée. «Ils sont très nombreux. Je ne peux pas faire deux voyages. C'est impossible», dira notre interlocuteur. Il y a lieu de signaler que d'aucuns s'interrogent sur la destination réelle de ces camions-citernes qui consomment quotidiennement des millions de mètres cubes de gasoil et sur l'existence d'une pompe à gasoil dans l'enceinte du port de pêche mais qui ne fonctionne qu'occasionnellement. Nous nous sommes également rapprochés du propriétaire de cette station qui nous a expliqué qu'il attendait que Naftal lui délivre les volets de compteurs. Il fait état également de la non-régularité des ventes à cause des intempéries récurrentes et de l'ampleur des créances (60 millions de centimes) représentant les dettes des pêcheurs. Un état de fait démenti par la plupart des pêcheurs qui estiment que le gestionnaire de la station «n'est pas sérieux. A chaque fois, il fait appel à un associé pour s'en séparer quelque temps après». En attendant que les pouvoirs publics interviennent pour remettre de l'ordre, c'est toute l'activité de la pêche qui est soumise aux aléas de l'anarchie.