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Réseaux sociaux et sites spécialisés, nouveaux vecteurs de la promotion culturelle Du casting à l'appel pour des programmations, le phénomène s'amplifie
Depuis quelques années, après une première phase dé découverte et de distraction, Internet devient de plus en plus un véritable outil de travail, d'échanges et de promotion de la culture chez nous, surtout de la part de nos artistes et créateurs indépendants.Ainsi, les membres de la troupe de théâtre indépendant, «Nedjma», de Sétif, ont été parmi les précurseurs dans ce domaine, «en postant», c'est à dire en diffusant en ligne, le Cv et leurs créations culturelles dans le cadre des sélections pour le festival du théâtre d'Avignon. Ainsi, grâce à internet, la troupe de Sétif a pu être programmée dans le cadre du prestigieux festival de théâtre français. Depuis, de plus en plus d'artistes et d'associations culturelles ont, d'abord, créé leurs propres sites, blogs et profils Facebook afin de promouvoir leurs créations ou lancer des appels pour des programmations ou tout simplement rester en contact avec leur public. Parmi les derniers exemples de l'utilité de l'Internet pour la promotion d'un spectacle, citons le cas de Zemmouri Yacine.Ce dernier comédien de la troupe Masrah el Madina d'Oran, a, depuis plusieurs mois, utilisé son profil Facebook, pour promouvoir son monologue « Mohamed au Pays des Mirages». Dés les premières étapes de son monologue, il a partagé son expérience sur les réseaux sociaux avant de diffuser des extraits de spectacle sur Youtube. Il a ensuite envoyé des demandes de programmation aux organismes culturels avec une fiche technique détaillée, via les différents supports de la Toile. Au final, il a recueilli les fruits de cette initiative durant ce mois de Ramadhan, il est passé sur scène de plusieurs théatres étatiques ou privés et a même eu droit à une diffusion sur une des chaînes algériennes nouvellement créées.Un autre exemple est celui du Mouvement théâtrale de Koléa (MTK) qui actualise régulièrement ses activités et diffuse en ce moment le projet d'une nouvelle pièce dans l'espoir d'une rapide programmation sur les différentes scènes nationales. De fil en aiguille, après ce mouvement des artistes sur le Web, les boîtes de production audiovisuelle ont compris le message et ont naturellement pris le relais en diffusant de leur côté les appels à casting sur leurs sites Internet et via les réseaux sociaux pour une plus grande diffusion de l'information. Il est à noter que, tel un effet boule de neige, certaines institutions étatiques, culturelles se son également engagées dans ce créneau, à l'exemple des organisateurs de concours de présélection de certains festivals, tel le festival de la musique chaâbi qui offre la possibilité aux candidats de présenter leurs travail via la Toile.Mais l'expérience étatique dans ce domaine n'est pas homogène. En effet, certaines institutions ou festivals culturels ont investi dans des sites très performants, bien fournis, mis régulièrement à jour, à l'instar du site du Feliv, tandis que d'autres n'ont pas été actualisés depuis plusieurs années. Face à cette défection étatique, de nombreux sites Web dédiés à la culture ont pris le relais à l'instar de Kherdja.com, Vinyculture, Alger-culture, founoune.com et Algeriades et le dernier-né, très actif, Bab Edd'Art. Il serait utile de rappeler que l'un des pionniers dans ce domaine est le mythique «Lekra3.com» qui avait connu à sa sortie un très grand succès en créant un buzz chez les internautes algériens, avides d'informations culturelles, locales. Aujourd'hui, l'incontournable Kkherdja.com, a su résister au temps et se bonifier avec les années, en devenant un portail culturel de référence concernant l'agenda des sorties et événements artistiques et culturels, en permettant de faire connaître au public les lieux et dates des sorties à l'avance. Avec cette expérience, le site a fait des émules et on a vu la naissance sur la Toile algérienne de plusieurs plateformes dédiées à la diffusion de la culture algérienne et aussi une diffusion de l'information en temps réel avec, en prime, une véritable possibilité d'échanges et d'interaction avec les internautes consommateurs d'activités culturelles.L'un des derniers-nés dans le domaine de la promotion de la culture et surtout des artistes qui ne trouvent pas de canaux de diffusions et de promotions, est le site Bab Edd'Art.com lancé au mois de novembre dernier et qui connaît un succès de plus en plus grandissant. Yassine Balhi Draou, responsable du magazine à travers le site Bab Edd'Art, avait confié que «la création de Bab Edd'Art a été un défi pour nous en tant qu'équipe. Si nous avons fait ce pas, c'est parce que nous voulons être un acteur important dans la culture algérienne, pas seulement dans le monde virtuel, mais, également, sur le terrain à travers des projets que nous allons monter en collaboration avec différents organismes et clubs dans ce domaine». Il est à souligner que le site est également fourni par des contributions de plusieurs intervenants du domaine, tel que des artistes, professeurs d'université, écrivains, caricaturistes, réalisateurs et autres. Par ailleurs, le Streaming (vidéos en ligne) est déjà présent sur le site ainsi qu'une galerie d'art régulièrement actualisée.Au final, Internet est devenu une véritable plateforme d'échanges et de promotion dans le domaine culturel en Algérie ; le seul bémol, c'est que le ministère de la Culture n'arrive pas à atteindre la vitesse du haut débit, se laissant distancer par des initiatives privées qui tentent de combler les défaillances numériques, étatiques à l'ère des nouvelles technologies et de l'information en tant réel. S. A.