Face à la demande sans cesse en hausse en ciment, le Groupe industriel des ciments d'Algérie (Gica) a lancé hier un avis d'appel d'offres international pour la fourniture de 450 000 tonnes de ciment. Une solution à laquelle recourt le groupe chaque fois que la tension se fait sentir sur ce produit. Cette tension, devenue cyclique, se traduit à travers la hausse des prix sur le marché national. C'est justement le cas actuellement. D'où la décision du Gica d'opter de nouveau pour l'importation en fixant comme date limite de remise des offres et d'ouverture des plis le 12 septembre prochain. C'est la Société de distribution des matériaux de construction (Sodismac), filiale du groupe qui est chargée de superviser l'opération.Cet appel d'offres intervient, faut-il le noter, plus d'un mois après l'annonce de l'importation mensuelle de 30 000 tonnes pour l'Ouest, 40 000 tonnes pour l'Est (20 000 via le port de Béjaïa et 20 000 autres via le port de Annaba). La même quantité, c'est-à-dire 40 000 tonnes est prévue pour Alger, dans le but de faire face au déficit enregistré estimé à 2,5 millions de tonnes. Il s'agit aussi de freiner la hausse des prix de ce produit stratégique dans un pays qui compte de nombreux chantiers en phase de réalisation ou de lancement.«Nous allons entamer un processus d'importation de ciment durant les périodes de tensions pour juguler la crise et faire face à la forte demande sur ce matériau stratégique», avait-on indiqué à ce sujet en juin dernier. Une demande à laquelle les acteurs de cette filière répondent pour juguler la spéculation dans un marché marqué par la désorganisation et l'anarchie. Sur ce dossier, le ministère du Commerce a décidé de réagir en lançant une enquête pour arriver à contrôler les autorisations délivrées aux entreprises de construction qui se plaignent régulièrement de pénurie de ciment. L'Association générale des entrepreneurs algériens, qui regroupe 300 entreprises du bâtiment et des travaux publics, expliquait la forte demande en ciment par l'engouement pour l'auto-construction et revendique d'ailleurs régulièrement la régulation du marché. Lequel ne verra qu'à partir de janvier 2013 la mise en vente du ciment importé. Parallèlement à ce programme, le Gica envisage de porter sa production à 20 millions de tonnes à l'horizon 2016 et 29 millions de tonnes d'ici 2018.La production nationale actuelle de ciment est de plus de 18 millions de tonnes par an dont 11,5 millions de tonnes sont assurés par le Gica, qui détient douze cimenteries publiques.