En Algérie, l'envenimation scorpionique est un problème de santé publique qui sévit dans plusieurs régions du pays. Chaque année, près de 50 000 cas de piqûres sont enregistrées. La wilaya d'Adrar est l'une des régions les plus touchés par ce fléau. Selon la Direction de la santé d'Adrar, 1 523 cas d'envenimation scorpionique ont été enregistrés durant le premier semestre 2012 dans cette wilaya. Toutefois, aucun décès n'a été déploré. Le chef de service de la prévention, Abdelkader Oumaïri, a indiqué que «pas moins de 700 cas de piqûres scorpioniques ont été relevés pour la seule période comprise entre le mois de mai dernier à la mi-juillet courant, une période considérée comme point culminant de la prolifération de cette insecte dangereux.» Il a ajouté que «l'activité de ramassage des scorpions restera un moyen efficace dans les efforts de lutte contre l'envenimation scorpionique.» Dans ce sens, il a rappelé qu'une vingtaine d'opérations de collecte de scorpions ont été organisées cette année à travers les communes de cette wilaya, les plus touchées par ce problème. Ces initiatives ont permis de créer des postes d'emploi au profit des jeunes de ces communes, soit 17 jeunes pour chaque opération en moyenne. Le chef de service de la prévention a par ailleurs déploré un manque de sérum antivenimeux. Il a ajouté que «des instructions ont été données aux différentes structures de la santé afin de renforcer la coordination entres elles pour garantir la disponibilité de ce vaccin.» Oran n'est pas, elle aussi, à l'abri de ce fléau. D'après la Direction de la santé et de la population de cette wilaya, 16 cas de piqûres scorpioniques ont été enregistrés durant le premier semestre de l'année 2012 sans faire de victime.Ces cas, atteints de piqûres de scorpions noirs, ont été médicalement pris en charge au niveau des différentes structures sanitaires. La daïra côtière d'Aïn Turk a recensé, à elle seule, sept blessés depuis le début de la saison estivale. Cinq cas de piqûres se sont produits à l'intérieur de maisons et les deux autres à l'extérieur. Les experts plaident pour la création d'un institut spécialisé à Biskra, une wilaya particulièrement affectée par ce fléau. La mise en place de cette structure qui travaillerait en coordination avec les instances concernées dont l'Institut Pasteur, les organismes de lutte contre ce fléau et le ministère de l'Enseignement supérieur et de la Recherche scientifique, permettra de mener in situ des études et des recherches sur cet arachnide, à même d'en contenir les dangers.