Cette image sera automatiquement bloquée après qu'elle soit signalée par plusieurs personnes.
Nacereddine Bahgdadi présente sa version de la genèse de ce style musical Conférence dans le cadre de la 7e édition du Festival national de la chanson Chaâbi
Dans le cadre du cycle de conférences organisé en marge de la 7e édition du Festival national culturel de la chanson Chaâbi, Nacereddine Bahgdadi a animé dimanche passé une conférence intitulée : «Genèse et perspective du chant Chaâbi», entrant dans le cadre des journées pédagogiques du festival.Le conférencier entamera son intervention en soulignant que le Chaâbi, qui est né au début du XXe siècle au cœur de la Casbah, à Alger, est une version populaire de la musique savante, arabo-andalouse, destinée à l'élite. Le chaâbi est ainsi naturellement pris à bras le corps par les Casbadji originaires des campagnes et des montagnes alentours et qui sont majoritairement Kabyles. C'est tout naturellement que l'on retrouve ainsi l'accent kabyle chez la plupart des interprètes Chaâbi selon Nacereddine Bahgdadi, qui illustre ses propos par certaines chansons où cet accent est fortement perceptible. Même, si le nom de Cheikh Nador est souvent cité concernant les origines du Chaâbi, notamment suite aux nouvelles compositions mélodiques qu'il a introduites dans le style aâroubi, s'inspirant du Melhoun Moghrabi. Nacereddine Bahgdadi affirmera aux élèves présents que la véritable naissance et consécration de la musique viendra avec El Hadj M'Hamed El Anka qui, au contact de son maître Cheikh Nador et d'autres artistes comme Saïdi et Cheikha Yamna, a réussi à composer un nouveau genre mélodique, notamment en introduisant de nouveaux instruments, tels que le mandole, le banjo, la guitare, la derbouka, le tar et plus tard le piano. Il a souligné que l'instrument central de la chanson Chaâbi est certainement le mandole. Ce dernier, dont l'étymologie provient du mot espagnol al mandra en raison de sa forme en amande, avait été imaginé par El Hadj M'hamed El Anka qui a demandé au maître-luthier Belido la fabrication d'un instrument plus grand que la mandoline ou ç'nitra qui existait déjà. Intronisé par El Hadj M'hamed El Anka, cet instrument, de par sa puissance de résonance, deviendra l'objet incontournable de l'orchestre composé également d'un joueur de banjo, un autre de violon alto et de deux percussionnistes tar et derbouka. Il a noté que le style de la musique Chaâbi était d'abord appelé Medh puis en 1947 il est définitivement baptisé Chaâbi par le musicologue Safir El-Boudali. Pendant plusieurs années les maîtres du Chaâbi ont brillé sur le devant de la scène artistique surtout à Alger et à Mostaganem, véritable vivier de ce genre musical a estimé le conférencier. Il ajoutera que les années quatre-vingt marquent un recul de la popularité du Chaâbi au profit d'autres styles (Raï par ex.) ainsi qu'une stagnation dans la créativité des artistes Chaâbi et que ce n'est que ces dernières années qu'on constate un nouveau souffle de créativité et un nouvel élan d'engouement des mélomanes pour la musique Chaâbi . Nacereddine Bahgdadi, a toutefois réfuté l'appellation New-Chaâbi, estimant que toutes les nouvelles introductions,que cela soit au niveau du texte ou au niveau musical ont été déjà été faites dès les années cinquante par les prédécesseurs des interprètes Chaâbi, ne laissant aucun nouveau champ de changement pour les interprètes de la nouvelle génération. S. A.