L'athlète algérien, Taoufik Makhloufi, a réussi, mardi dernier, au stade olympique de Londres, à décrocher la médaille d'or de la course du 1 500 m. Une consécration qui a rendu le sourire aux Algériens qui ont commencé à «s'habituer» aux éliminations successives des athlètes engagés dans ces JO. Au-delà des capacités intrinsèques des athlètes, qui sont capables, comme l'a d'ailleurs bien montré Makhloufi, de relever les plus difficiles défis. La médaille de Makhloufi - et éventuellement du boxeur Benchebla, comme le souhaitent tous les Algériens - ne devrait, en aucune manière, être l'arbre qui cache la forêt. Aussitôt la joie passée, cette très bonne performance ne pourrait faire oublier le malaise dans lequel se débat le sport national. Il est clair que certains tenteront d'instrumentaliser cette prouesse en vue de «masquer» les échecs. Ils vont, peut-être, parler même des «bons résultats réalisés lors de ces JO». Avant l'entame des compétitions, en réponse aux questions relatives au nombre d'athlètes engagés lors de cette édition (39 dont une équipe de volley-ball), qui est de loin, inférieur à celui de la précédente édition (61 athlètes), certains responsables ont évoqué, pour justifier cet état de fait, des «minimas plus contraignants» cette fois-ci. C'est cette même logique de justification des échecs qui va probablement prévaloir. Ce qui n'ira pas dans l'intérêt du sport national. Le résultat de Taoufik Makhloufi ne pourra pas passer l'éponge sur tous les incidents qui ont eu lieu durant ces Olympiades et qui reflètent la mauvaise gestion de la chose sportive. D'ailleurs, ce même Makhloufi a failli être privé de cette consécration en raison d'un «oubli» ou d'une mauvaise appréciation des événements de la part de ses responsables. Le champion algérien avait été exclu par la Iaaf (Fédération internationale d'athlétisme), la veille de la finale, avant d'être réintégré quelques heures plus tard. On reprochait à l'athlète, de ne pas avoir été «combatif» dans la course du 800 m qu'il a quittée au bout de 200 m. Il aura fallu présenter un certificat médical pour que Makhloufi soit autorisé à prendre part, finalement, à la finale. Mais avant, il y a eu d'autres incidents qui reflètent l'état d'esprit qui prévaut au niveau de certaines sélections ou disciplines. Ainsi, on peut citer le vol commis dans un magasin en France par deux volleyeuses, juste avant le déplacement vers Londres, l'affaire des deux athlètes Bouraada et Bouras, suspendus pour dopage, l'accusation de vol contre trois boxeurs algériens au village olympique, les déclarations faites par Nabil Kebab en ce qui concerne la préparation. Autant d'éléments qui indiquent que le sport national va mal. Ceci en plus des mauvais résultats réalisés dans les différentes disciplines à commencer par celui de la judokate Soraya Haddad qui a été éliminée d'entrée de jeu alors qu'elle était favorite pour décrocher le sacre. En somme, ce n'est pas ces résultats épisodiques, et qui sont généralement le fruit d'une volonté tenace des athlètes, qui démentiront l'accablant constat de la situation du sport national. Le secteur va mal alors qu'ailleurs les choses évoluent à une vitesse incroyable. Ceux ayant en charge le sport en Algérie devraient réagir vite afin de lancer une nouvelle dynamique qui puisse apporter les athlètes algériens au firmament. Parce que, tenter d'instrumentaliser le résultat de Makhloufi afin de masquer les échecs ne fera que nuire davantage au sport national. A. A.