Trois dangereux terroristes, dont le chef de la «commission juridique» d'Al-Qaïda au Maghreb islamique (Aqmi), ont été interpellés au niveau d'un barrage de contrôle dressé par les forces de sécurité à l'entrée de la ville de Berriane dans la wilaya de Ghardaïa, le 15 août dernier. Les trois terroristes, qui circulaient à bord d'un véhicule de type 4x4 en direction de la zone du Sahel, ont été interpellés suite à une opération de recherche de grande envergure menée par les forces spéciales de l'Armée nationale populaire (ANP). Cette opération constitue un «coup fatal» asséné à l'organisation terroriste.Lors de l'opération, il a été procédé à la récupération de trois pistolets automatiques, ainsi qu'une documentation «importante». Le déplacement de ce chef terroriste s'inscrit dans le cadre d'une opération de «grande importance» pour cette organisation, ont souligné les sources. Necib Tayeb a été, en effet, chargé par «l'émir national» de «réunir les émirs d'Aqmi du Sahel, à l'instar de Belmokhtar Mokhtar, Abdelhamid Abou Zeid et Nabil Abou Alkama, en vue de mettre un terme aux différends et conflits qui opposent la chefferie du Sahel entre elle et celle du Nord». Selon des sources bien informées, citées par l'APS, le terroriste Necib Tayeb, alias Abderrahmane Abou Ishak Essoufi, chef de la «commission juridique», membre du «conseil des notables» d'Aqmi et premier juge de l'organisation criminelle, est l'un des plus anciens membres de l'organisation terroriste. Il était ancien membre du GIA et faisait partie du groupe islamique pour la prédication et le combat (Gspc) avant d'être membre du «conseil des notables» de l'Aqmi. Necib Tayeb est recherché depuis 1995. Il est considéré comme un émir d'une grande importance, compte tenu de sa proximité avec l'émir national, Abdelmalek Droukdal. Ce dernier tente d'aplanir les différends entre les chefs de l'organisation afin de les rapprocher et de la renforcer. Il faut rappeler à ce sujet qu'Aqmi est structurée en plusieurs zones. La «zone 9» représente le Sahara algérien. Elle était sous la direction du groupe «Katiba Al Moulathamoun» dont le chef est l'émir Mokhtar Belmokhtar, dit Laouar ou encore Abou Al Abbès. Ce dernier opère, d'une part, dans la zone comprise entre Tombouctou, Araouane, Boujebeha Taoudenni et la frontière mauritano-malienne et, d'autre part, dans la région de Thessalit et Aïn Hallil. En Algérie, cette Katiba évolue dans le triangle Bordj Badji Mokhtar, Tamanrasset et Djanet. Mais des différends sont apparus entre Belmokhtar et le chef d'Aqmi, Droudkal, qui a nommé d'autres chefs pour la même zone. Il y a eu ainsi le groupe «Katiba Al Fatihîn», sous l'égide de l'émir Abou Zayd qui est l'un des chefs les plus radicaux et violents de l'organisation et qui a étendu graduellement son terrain d'action au Sahara. Al-Qaïda au Maghreb islamique (Aqmi) a également désigné Abou Alkama comme l'émir du Sahara en remplacement de Yahia Djouadi, chargé de diriger toutes les brigades et les phalanges activant au Sahara. Abou Alkama, de son vrai nom Nabil Makhloufi, serait le troisième terroriste à occuper ce poste d'émir de l'émirat du Sahara, après avoir été occupé par son fondateur, à savoir Belaouar. De nombreux conflits internes ont éclaté entre Abou Alkama et Abdelhamid Abou Zaïd, d'une part, et Khaled Abou Al Abbès, d'autre part. Certains dirigeants activant au Sahara se seraient opposés à la nomination d'Abou Alkama. Avec l'interpellation d'Abou Ishak Essoufi, les services de sécurité viennent de faire échouer une opération de réconciliation entre les factions de l'Aqmi et par ricochet, une tentative de regroupement de ces phalanges qui auraient pu en s'alliant, causer plus de préjudice au Nord Mali et à toute la région sahélo-saharienne. H. Y.