Plus que jamais les combats font rage en Syrie. Plus de trois fronts sont ouverts. Rébellion comme armée régulière n'économise aucun effort pour faire mainmise sur chaque parcelle du territoire syrien. Aussi, la guerre des images et des communiqués ne connaît aucun répit. Après les images insoutenables des massacres de Daraya, la Maison-Blanche a estimé hier que les informations sur la découverte de «centaines de cadavres» constituaient une «nouvelle et affreuse preuve de la répression brutale d'Assad» et a réitéré son appel au départ du président syrien. Les rebelles avaient annoncé dimanche la découverte de plus de 300 corps à Daraya, près de Damas, à la suite de plusieurs jours d'offensive de l'armée, l'attribuant au régime du dirigeant Bachar al-Assad. L'agence officielle Sana a, pour sa part, affirmé que l'armée avait «nettoyé» Daraya de «terroristes mercenaires» mais a attribué les massacres des civiles aux «terroristes». «Si elles sont exactes, ces informations constituent une nouvelle et affreuse preuve de la répression brutale d'Assad et son mépris effroyable pour la vie humaine», a affirmé le porte-parole du Conseil de sécurité nationale américain, Tommy Vietor. M. Assad a perdu toute légitimité, et jour après jour, il devient plus «urgent pour la communauté internationale de faire pression sur lui pour qu'il quitte le pouvoir et qu'une transition politique puisse commencer», a ajouté M.Vietor. Le départ d'Assad du pouvoir est «inacceptable», semble rétorquer Ali Haïdar, ministre d'Etat syrien pour les Affaires de réconciliation nationale à partir de Téhéran. «Sur le principe, la proposition (d'un départ d'Assad) est totalement inacceptable dans la mesure où elle a été mise en avant par des pays étrangers», a-t-il dit lors d'une conférence de presse, selon l'agence de presse iranienne Isna. «Or toute ingérence dans les affaires syriennes est une violation de la souveraineté de la Syrie», a ajouté M. Haïdar, qui se trouve à Téhéran pour assister au Sommet des pays non-alignés prévu jeudi et vendredi. «La seule solution, c'est que les ingérences étrangères cessent et que l'opposition dépose les armes», a-t-il ajouté. «Les Etats-Unis et Israël sont les véritables artisans de cette proposition (de départ d'Assad) avancée par le Qatar, l'Arabie saoudite et la Turquie», a-t-il encore dit. Selon M. Haïdar, des «malentendus» entre le peuple syrien et le gouvernement «ont débouché sur une crise violente». Mais, a-t-il assuré, Damas est prêt à répondre aux demandes de l'opposition à travers des discussions. La semaine dernière, le vice-Premier ministre syrien Qadri Jamil avait annoncé à Moscou pour la première fois que le régime était prêt à discuter d'un départ du président Assad dans le cadre de négociations avec l'opposition et d'une élection présidentielle anticipée où Assad pourrait être un des candidats. Il avait toutefois estimé que poser «la démission (de M. Assad) comme condition pour ouvrir un dialogue signifie qu'il est impossible d'ouvrir le dialogue». Le chef de la diplomatie syrienne Walid Mouallem, un des faucons du régime, avait nuancé dimanche cette proposition en écartant toute négociation tant que le pays n'aurait pas été «purgé» des rebelles. L'opposition sous influence occidentale, exclut, quand à elle, tout dialogue avant le départ du pouvoir de M. Assad. G. H./Agences