De notre correspondant à Constantine A. Lemili De nombreux agriculteurs de la région de Constantine s'inquiètent des difficultés qu'ils ont à pouvoir bénéficier d'un quota de semences et d'intrants à même de leur permettre d'entreprendre la campagne labours-semailles sous de bons auspices. La coopérative céréalière et de légumes secs (CCLS), leur fournisseur attitré, sinon ses cadres et autres agents ne semblent pas soucieux du retard mis à honorer les demandes formulées par les agriculteurs en ce sens. «Les bons de commande traînent plusieurs jours à hauteur des bureaux et une fois traités, c'est au tour des factures de connaître le même sort au motif qu'il manque un paraphe, une signature ici et là. Mais l'argument massue à chaque fois brandi est l'absence du directeur.» Pour d'autres, «l'offre de service de la CCLS semble aller à contresens de la politique engagée en ce sens par le ministère de l'Agriculture de maximaliser, ou du moins parvenir à l'autosuffisance, les rendements toutes natures confondues. Nous demandons de la semence pour du blé dur et c'est celle concernant le blé tendre qui nous est proposée. Pis, pour ceux qui en ont besoin, elle l'est [proposée] en quantité réduite. C'est dire que tout va de travers». Tous nos interlocuteurs sont unanimes et affirment être l'objet d'un flagrant mépris de la part de l'administration concernée dont «les fonctionnaires ne soupèsent pas aujourd'hui, ici et maintenant, les conséquences d'un ratage de la campagne labours-semailles». Toujours selon ces mêmes agriculteurs, «la campagne pourrait être compromise si avant le 15 novembre la situation n'est pas rétablie». A hauteur de la direction de la CCLS, excepté le fait que nous n'avons pas pu rencontrer le directeur en… mission, des agents affirment le contraire et soutiennent que les engrais sont disponibles. «Pour preuve, pas plus tard qu'hier j'en ai acheté», tiendra à préciser l'un d'eux, semblant malheureusement oublier qu'il est d'abord un agent de la coopérative (et qui se trouve aussi être le membre d'une famille de propriétaires terriens), autrement dit de l'autre côté de la barrière et ensuite qu'il est le descendant direct d'un de nos confrères. La nuance est de taille dans un tel cas de figure. En fait, c'est à l'approche de chaque saison agricole que le scénario se répète depuis des années.