Le président égyptien Mohamed Morsi a annoncé aux ministres des Affaires étrangères de la Ligue arabe réunis au Caire la réunion prochaine d'un «quartet» de médiateurs internationaux pour tenter de trouver une issue à la dantesque crise syrienne. L'initiative regroupera l'Iran, la Turquie, l'Arabie saoudite et l'Egypte. L'annonce suscite déjà la curiosité avec la perspective d'une réunion à la même table des deux mastodontes régionaux que sont l'Arabie saoudite et l'Iran. Les deux pays divergent fondamentalement sur la question syrienne se livrant une «guerre froide» sur fond médiatique. Pour l'heure, des prises de contacts sont entreprises entre Le Caire, Ankara, Ryad et Téhéran, sans qu'une date sur une éventuelle réunion ne soit avancée. La participation de l'Iran aux négociations sur la Syrie avait été souhaitée par l'ex-émissaire de l'Onu Kofi Annan, qui estimait qu'une issue politique n'était absolument pas envisageable sans une implication de Téhéran, un acteur important dans l'équation syrienne. Son successeur Brahimi est par ailleurs attendu demain dimanche au Caire. Cependant pour de nombreux observateurs de la région, le «quartet» de médiateurs, s'il arrive à voir le jour, a peu de chances de parvenir à un résultat probant, tant les divergences sont grandes entre l'Iran d'un côté et la Turquie et l'Arabie saoudite de l'autre. La situation étant telle que la réussite de cette option paraît plus problématique que ne le laissent transparaître les intentions. Les relations entre la Turquie et la Syrie, qui partagent plus de 900 km de frontières, sont plus que jamais détériorées. Pas plus que les rapports entre Damas et Le Caire post-révolution. Les propos tenus par le président égyptien Mohamed Morsi qui a appelé dans la foulée son homologue syrien Bachar el-Assad à partir au plus vite constituent une «ingérence flagrante» dans les affaires intérieures du pays, a d'ailleurs rétorqué le ministère syrien des Affaires étrangères. Le chef de l'Etat égyptien a pressé le président syrien de tirer les leçons de l'histoire récente et de «quitter le pouvoir tant qu'il n'était pas trop tard». Pour Damas, ces propos du président égyptien visent davantage à alimenter la violence en Syrie. «Ce n'est pas différent des autres gouvernements qui soutiennent les groupes terroristes armés avec de l'argent et des armes», a souligné Damas. Sur le terrain la situation sécuritaire demeure précaire compliquant davantage les conditions humanitaires. Le président du Comité international de la Croix-Rouge (Cicr), Peter Maurer, s'est déclaré satisfait des résultats de ses entretiens avec le président syrien Bachar el-Assad, qui lui avait promis d'aider à accroître l'aide humanitaire. Le président Assad s'est également déclaré prêt à examiner la demande du Cicr de visiter toutes les personnes détenues en Syrie depuis l'éclatement de la crise. M. B. /Agences