Le conseil de la Ligue arabe au niveau des délégués permanents a établi, lundi au Caire, au terme des travaux de sa 138e session, l'agenda qui sera soumis à la réunion des ministres arabes des Affaires étrangères, prévue mercredi, à la quelle prendra part le ministre des Affaires étrangères, Mourad Medelci. C'est en présence du président égyptien, Mohamed Morsi et de son homologue palestinien, Mahmoud Abbas, que le retour sur scène de la Ligue arabe, reportant sine die la rencontre sur la Syrie, s'effectue à l'aune des défis qui se posent : la question palestinienne souffrant de la réconciliation ratée, le processus de paix voué à une impasse totale, la situation au Yémen, la sécurité hydrique et le pillage des eaux par Israël, la préparation du sommet de 2012 consacré à l'établissement d'une zone dénucléarisée au Moyen-Orient. Une réunion conjointe entre les Conseils de la paix et de la sécurité arabe et africain se tiendra également en marge de cette réunion pour œuvrer au « renforcement de la paix, la sécurité et la stabilité dans les régions arabe et africaine ». La rencontre du Caire ne manquera pas d'examiner le dossier des îles litigieuses opposant les Emirats arabes unis, à leur demande, et l'Iran accusé de velléités d'ingérence et de menées destabilisatrices dans la région. Mais, à l'évidence, le lourd contentieux syrien pèsera de tout son poids sur son avenir et son équilibre. La présidence tournante libanaise ne sera pas assurément de tout repos pour trancher dans le vif l'imbroglio syrien qui a fait tant peur au nouveau médiateur international jugeant la « mission quasi impossible ».Reportée une première fois, le 12 août dernier, la réunion ministérielle souffre du consensus mou qualifiant l'irrédentisme des partisans du « transfert pacifique du pouvoir » et du refus de toutes formes d'ingérence étrangères. A Téhéran, le discours musclé de Morsi, violemment dénoncé par Damas, se démarque de la volonté de compromis affiché par la quête d'une solution consensuelle intégrant, outre l'Egypte, l'Iran, la Turquie et l'Arabie Saoudite. Le changement de cap ne laisse plus aucun doute sur le choix de l'option syrienne de la nouvelle Egypte désormais acquise à la thèse du changement du régime et du départ d'El Assad. Au Caire, la présence de l'émissaire spécial de l'ONU, Lakhdar Brahimi, déclarant son refus de l'intervention militaire incompatible avec la relance du processus de règlement politique et portant sur le régime syrien l'essentiel de la responsabilité de l'arrêt des violences, éclaire sur les nouvelles pistes de la voie diplomatique à hauts risques : un plan Annan-bis revu et corrigé ?