Annoncé depuis quelques temps, le film d'Alexandre Arcady Ce que le Jour doit à la Nuit, adapté du Best-seller de Yasmina Khadra, a ému jusqu'aux larmes les spectateurs présents, hier, à la salle El Mouggar à Alger. Un film projeté dans la matinée à la presse et en avant-première mondiale dans la soirée. D'une durée de 2h39, ce film revisite l'Algérie des années 30 et jusqu'à l'indépendance du pays, sur fond d'une très belle histoire d'amour qui n'a jamais vu le jour entre Emilie et Jonas (de son vrai prénom algérien Younès). Un amour sur fond de déchirement, comme ce fût le cas pour les pieds-noirs contraints à quitter l'Algérie, au recouvrement de l'Indépendance. L'histoire commence à Oran, lorsque Younès est confié, par son père, à son oncle pharmacien (Mohamed Fellag), marié à une Française. C'est là dans cette ville qu'il fait la connaissance d'une petite fille de son âge, Emilie, qu'il perd de vue une fois parti s'installer avec son oncle à Rio Salado. Dans cette région, il se fait de nouveaux amis lorsqu'Emilie réapparaît, toujours amoureuse de lui. Ce dernier tente de la fuir, à chaque fois, sans lui fournir d'explications, mais reste tout aussi blessé qu'elle. Contrainte et pour l'oublier, elle accepte de se marier avec l'un de ses plus proches copains. Cette belle œuvre retrace aussi la douleur, les humiliations infligées aux Algériens à cette époque, l'amitié qui s'est tissée entre Français et Algériens, le rêve perdu des Français, contraints à quitter l'Algérie après la victoire arrachée par le peuple algérien. Le film, dont les scénarios et dialogues sont écrits par Daniel Saint-Hamont, Alexandre Arcady et Blandine Stintzy, est très bien adapté et a respecté l'œuvre de Yasmina Khadra Ce que le Jour doit à la Nuit. Ceux qui ont lu le livre ont été entraînés dans l'histoire et en ont retrouvé les moindres détails. Une histoire saisissante ! À laquelle le talent et la beauté des jeunes acteurs a su donner un autre charme! Les décors aussi étaient merveilleux ! L'on croirait réellement qu'on était dans les années 30.Les rôles principaux ont été confiés à Nora Arnezeder (Emilie) et Fouad Aït Aattou (Jonas). Dans le rôle des copains, Nicolas Giraud (Fabrice), Olivier Barthélémy (Jean Christophe), Marine Vacth (Isabelle) et Matthias Van Khache (Simon). Le rôle de l'oncle de Younès est confié à Mohamed Fellag et celui de sa femme, Madeleine, à Anne Consigny. Le tournage du film, dans sa majorité, a été fait en France et en Tunisie, et une petite partie en Algérie. Une œuvre à découvrir et à apprécier en ce qu'elle a de plus profond sur le plan humain.Parmi les invités de marque de l'Onci (Office national de la culture et de l'information) figure Annie Steiner grande Moudjahida qui a soutenu ses frères et sœurs algériens lors de la Guerre d'indépendance. B. A.