En s'adjugeant la médaille d'or au 1 500 m aux Jeux Olympiques de Londres-2012, la nouvelle vedette du 1 500 m a, certes, assuré aux siens la victoire et sauvé la face du sport algérien mais cette breloque ne saurait faire oublier les carences du sport algérien et du marasme dans lequel il se débat suite aux querelles intestines des instances algériennes. Bien qu'hyper-accompagnée, l'Algérie a ainsi fait preuve d'une certaine impuissance dans tous les sports même si celle-ci reste évidemment relative lorsque l'on se remémore les Jeux de Pékin-2008 où seul le judo s'était distingué. Les nombreux observateurs et autres amateurs de sensations fortes qui tablaient sur des résultats flatteurs, sinon honnêtes lors des Jeux Olympiques de Londres-2012, n'en ont pas eu finalement pour leurs frais. Et pour cause ! Les participants à cette joute planétaire et leurs responsables n'ont manifestement pas pris les devants. En ce sens qu'ils ont quasiment opté pour une «expédition sélective» dans la mesure où seuls les détenteurs des invitations - sciemment adressées préalablement, sûrement - ont pu avoir accès à ces fabuleux spectacles du stade olympique de Londres plein à craquer. D'ailleurs, les accompagnateurs internes et ad hoc sont parvenus à avoir la situation bien en main au retour sans le moindre regret et sans aucune inquiétude... pour les responsables sportifs entre ministres, président du COA et présidents de fédérations ! Passant aux choses sérieuses, le président du COA, Rachid Hanifi, paraissant tout à fait serein et détendu pour un homme qui a vécu tant de pression ces derniers temps, allait féliciter le champion olympiques du 1 500m, Taoufik Makhloufi, souhaiter la bienvenue à tous les présents et, à leur tête, le président de la FAA pour ses résultats. Il n'a pas manqué, également, d'exhorter toutes les composantes du club à œuvrer la main dans la main et, surtout, dans le respect mutuel, seul garant d'un avenir meilleur pour toute la famille sportive et ce, même dans les moments critiques. Le ministre, El Hachemi Djiar, a, en outre, lancé un appel pressant aux fédérations pour une analyse fondée et un travail informationnel, rationnel. Avant de terminer, il n'a pas manqué, par ailleurs, d'annoncer à l'assistance la sollicitude constante et l'intérêt accru que porte son instance aux associations sportives. Dans ce même ordre d'idées, il a également mis en exergue l'avancement des travaux entrepris depuis quelque temps pour la restructuration et l'amélioration de l'infrastructure existante afin de permettre aux clubs et à aux jeunes un meilleur rendement. La lecture des rapports et les tableaux récapitulatifs des activités et surtout des résultats enregistrés tout le long de la saison écoulée par les différentes sections n'augure rien de bon. Bien entendu, celle du football n'a pas brillé outre mesure car hormis la sélection nationale en course pour la CAN-2013 et le mondial-2014, les résultats ont été en-deçà des espérances, d'autant que toute la famille sportive s'attendait à un titre de champion continental de la part de l'Aigle royal. Absence d'une vision stratégique de chaque discipline, abandon du travail de la base, on ne va, certes, pas encore épiloguer sur cette perte du titre dans les dernières encablures du parcours, avec la déception et l'amertume qui en ont découlé mais disons simplement que tout le monde est convaincu que l'Aigle royal pouvait faire beaucoup mieux. On n'a cependant pas manqué de s'enorgueillir pour les quelques résultats brillants enregistrés par les catégories des jeunes dans les compétions scolaires. Quant aux handballeurs, on peut dire qu'ils ont pu tirer leur épingle du jeu en se classant vice-champion d'Afrique, se qualifiant du coup pour le Mondial-2013 avec une certaine fierté. Les juniors sont ainsi parvenus à se qualifier au mondial. Les autres catégories de jeunes ne sont pas demeurées en reste pour leur part, ils ont raté toutes les compétitions auxquelles elles ont pris part. Pour les basketteurs, les volleyeurs, les nageurs, l'exercice écoulé aura toutefois été en demi-teinte, dans la mesure où ils ont raté les qualifications aux JO-2012. Tandis que les autres sports se sont contentés de disputer la finale de la coupe et les demi-finales du championnat. Le rapport moral présenté n'a pas manqué enfin de valoriser les résultats du sport scolaire qui ne cesse de valoir à l'Algérie les meilleures satisfactions d'autant que les jeunes, garçons et filles, ont dominé tous les autres protagonistes et remporté le Championnat arabe des nations, glanant un grand nombre de médailles au Koweït. Après ce camouflet, le nouveau ministre de la Jeunesse et des Sports, Mohamed Tehmi, sitôt installé dans ses fonctions, a annoncé, lors de son investiture, une série de mesures destinées à insuffler une nouvelle dynamique au sport national, suite à la piètre participation algérienne aux Jeux Olympiques-2012. Ces mesures portent, notamment, sur le renforcement du rôle des fédérations et des attributions des directeurs techniques, nationaux qui seront «désormais nommés par décision ministérielle», la restructuration de la direction des sports et la réorganisation du Centre national olympique des sports en trois pôles (pôle accueil, pôle sportif, pôle médical). Elles concernent également la mise en place immédiate de la commission tripartite du sport scolaire et universitaire, la focalisation d'un intérêt particulier aux sports de proximité, locomotive du sport national, la révision structurelle et technique de la commission des sportifs de haut niveau avant fin 2012, la création d'un Centre national de la médecine du sport, la création de l'Agence nationale de lutte contre le dopage et la création d'un Conseil des sages, instance consultative de propositions et de règlement de crises. Il a, de même, annoncé qu'un projet de loi encadrant un nouveau partenariat entre l'Etat, le mouvement sportif et les collectivités locales verra le jour prochainement. Face au sévère constat de la participation algérienne, Mohamed Tehmi a déploré l'absence d'une vision stratégique propre à chaque discipline, la faiblesse de l'encadrement à tous les niveaux, l'absence de la détection de jeunes talents, l'abandon du travail de la base (minimes, cadets et juniors), l'absence d'une culture de haut niveau et d'un outil d'évaluation et de suivi des programmes techniques des fédérations concernées par le haut niveau ainsi que la faiblesse de la démocratie interne au sein des fédérations. Y. B.