Depuis quelques semaines, les enfants scolarisés ont retrouvé les bancs de l'école avec joie, mais pour les parents, c'est autant d'appréhensions, de peur que leurs enfants soient contaminés par les poux et la gale. Ces épidémies d'un autre âge, qui font un retour en milieu scolaire, ne sont pourtant pas liées à l'absence d'hygiène corporelle, mais, dus en grande partie à la promiscuité, au manque d'aération en classe essentiellement.Nombre de parents se plaignent souvent de la réapparition de l'épidémie du pou de tête, qui n'épargne ni école, ni crèche. Ce minuscule insecte de 2 à 3 mm de long, qui cible particulièrement la classe d'âge des enfants du cycle primaire, provoque la pédiculose du cuir chevelu, une parasitose contagieuse mais bénigne. Comme les bactéries responsables de certaines maladies, elle développe même une résistance aux shampooings et lotions en vente chez les pharmacies. Chez d'autres enfants scolarisés, on observe aussi, l'apparition de la gale. Cette maladie qu'on pensait définitivement éradiquée, connaît une recrudescence. Mais, contrairement à sa réputation, cette maladie qui provoque des démangeaisons, n'est pas synonyme d'un manque d'hygiène corporelle. La gale est très contagieuse et le principal facteur de risque est la promiscuité dans les écoles. Un véritable casse-tête pour les enfants et enseignants, qui ne trouvent pas de solution immédiate à ce problème. À moins d'une prise en charge sérieuse, à travers des campagnes d'éradication qu'organiseraient les autorités sanitaires, dans les milieux scolaires et parascolaires. Ce constat est aggravé par l'information donnée lors d'une rencontre régionale sur la santé en milieu éducatif en début d'année scolaire, à Constantine, par le directeur de la prévention au niveau du ministère de la Santé, le Pr Smaïn Mesbah. Selon lui, «plus d'un million d'écoliers sur les huit millions que compte l'Algérie sont privés de soins», notamment de la vaccination, des consultations périodiques et même des programmes de prévention. Les problèmes de vue ainsi que les troubles psychiques relatifs au manque d'assimilation chez les enfants détiennent la palme sur la liste des maladies les plus diagnostiquées. Et si l'on y ajoute, le problème de la scoliose entraînée par la lourdeur des cartables, la boucle est bouclée. R. N.