Le groupe Sonatrach et le MCA ont paraphé, hier, un protocole d'accord qui annonce le rachat du club algérois par la compagnie pétrolière, à hauteur de 100%. Auparavant, des filiales du groupe Sonatrach avaient racheté, à hauteur de 75 %, des actions de trois clubs. Naftal pour le MCO, Tassili Airlines pour le CSC et Enafor pour la JS Saoura. L'accord Sonatrach-MCA signe ainsi le retour du groupe dans l'univers du football algérien bien qu'il ne l'a jamais quitté totalement. Mais cette fois-ci, l'acte de retour de Sonatrach dans le monde du football national occupe plus d'espace. Il obéit cependant à des considérations que l'on ne peut pas entendre après signature du protocole. Car le rachat de ces quatre clubs par le groupe Sonatrach est un rebondissement d'une opération ratée appelée «professionnalisation» du football algérien. Deux ans donc après une naissance aux forceps, un quart des Sspa de l'élite passe sous le giron de Sonatrach. Ce qui traduit incontestablement l'échec d'une professionnalisation conçue par de vrais amateurs. Ce retour de Sonatrach est ainsi le premier rebondissement visible de l'échec du passage au mode professionnel. Un rebondissement qui en appellera d'autres, à mesure que se révèle le vrai visage des entités sportives bâties sur du sable mouvant. Mais les autorités politiques semblaient ne voir le risque de dérapage que près de leurs sièges. Le MCA allait être le seul club professionnel à bénéficier de la manne Sonatrach. Le plan a été vite corrigé en élargissant le rachat-investissement à quatre clubs : un dans chaque région. Avec une spécificité accordée néanmoins au Doyen, racheté à 100%. Sauf qu'une telle répartition n'éteint pas le feu que cachent mal les débris de clubs. Une bonne partie des clubs de la première division promet une réaction. Mécontents, des présidents de club parlent de «deux poids, deux mesures» de la part de Sonatrach. Ils brandissent même la menace de boycotter la compétition dès les prochaines journées. Que va faire la tutelle face à la colère des clubs qui ne bénéficient pas de l'argent de Sonatrach ? Faire revenir ces clubs sous le giron des entreprises publiques comme c'était auparavant ? Dans les faits, la partie n'est pas jouable dans la mesure où sont rares les entreprises publiques en mesure d'assumer les dépenses grandissantes d'un football professionnalisé sans réunir préalablement les moyens de son financement. Résultat : les Sspa sont encombrantes après seulement deux saisons d'existence. Elles réclament de l'argent pour leur budget de fonctionnement. Ce que l'Etat ne voit pas d'un mauvais œil, lui qui a l'habitude de subventionner tous les produits touchés par la rareté. Aujourd'hui, c'est la crise d'ue gestion qui est subventionnée. Tant que le pétrole y est… A. Y.