Après plusieurs reports (on avait, une première fois, annoncé que les travaux allaient débuter en 2004), le coup d'envoi des travaux de la construction de la Grande Mosquée d'Alger, dont on dit qu'elle sera le symbole des Algériens dans leur culture et leur identité, devrait être donné dans quelques mois, juste après la fin des travaux de terrassement. Ces derniers ont commencé la semaine dernière et devraient s'étaler jusqu'au mois de mars prochain 2009. 20 hectares seront concernés par cette opération que se chargera de réaliser l'entreprise publique Cosider. Selon le ministre des Affaires religieuses, Bouabdellah Ghlamallah, les travaux de terrassement ne sauraient excéder le premier trimestre de l'an 2009, ce qui veut dire que les travaux de la construction proprement dite commenceront juste après. D'après certaines estimations, il est prévu que l'ouvrage en entier devrait être réceptionné 36 ou 40 mois après le lancement des travaux, c'est-à-dire à l'horizon 2013. Pour d'aucuns, le fait que les travaux de construction aient enregistré tout ce retard atteste que des écueils sont apparus à différents niveaux. A titre d'exemple, selon certaines indiscrétions, les responsables du club hippique du caroubier, dont le siège est concerné par l'opération de terrassement, refusent de libérer les lieux bien qu'il soit stipulé que toute entreprise expropriée serait indemnisée. Se pose également le problème des familles habitant sur le site et qu'il faut reloger. Si, à ce jour, 54 familles ont pu être relogées ailleurs, 163 autres attendent toujours. Pour en revenir au projet, le volet relatif aux études inhérentes à l'aspect architectural a atteint une appréciable avancée. De l'avis de tous, le bureau d'études allemand choisi pour s'occuper de ce volet fait du bon travail. Toutefois, un certain nombre de modifications seront prévues en vue d'apporter une touche algérienne à l'ouvrage. Dans ce cadre, selon une source du ministère des Affaires religieuses, une commission constituée d'experts en génie architectural, en histoire et en culture sera constituée en vue d'apporter quelques modifications au plan initial de la mosquée, particulièrement à tout ce qui a trait à l'aspect urbanistique. A ce jour, l'emplacement du minaret, qui culminera à 270 m, de la salle de prière et du centre culturel n'est pas encore désigné même si, pour le minaret, l'option de le faire édifier au milieu de la mosquée semble faire consensus. Il est à rappeler que le projet de la Grande Mosquée d'Alger a été confié à la société canadienne ingénierie et construction Dessau-Soprin en 2007. Une fois achevé, le projet, dont le coût est estimé à environ un milliard d'euros, sera le troisième plus grand lieu de culte après les mosquées de La Mecque et Médine. Après extension, il pourra recevoir jusqu'à 120 000 fidèles. En plus de la salle de prière, le projet compte d'autres structures, dont un institut islamique, une bibliothèque, un amphithéâtre ainsi que des salles de séminaires. La question qui semble tarauder l'esprit des uns et des autres est celle relative à l'échéance fixée pour la réception du projet. Pour beaucoup, l'année 2013 est un peu proche, et on s'interroge sur la possibilité de livraison de cet édifice. B. L.