Le ministre de l'Intérieur et des Collectivités locales, M. Daho Ould Kablia a demandé samedi l'installation d'une commission de suivi pour enquêter sur les terres agricoles, appartenant au domaine privé de l'Etat, qui ne sont pas exploitées. "Il faut installer des commissions d'enquête et de suivi qui veilleront à la bonne gestion des terres agricoles dans le cadre de la concession", a déclaré le ministre lors d'une cérémonie de remise des prix aux céréaliculteurs ayant réalisé un rendement égal ou supérieur à 50 quintaux/ha lors de la campagne céréalière 2011/12. M. Ould Kablia qui s'exprimait en présence du ministre de l'Agriculture et du Développement rural, M. Rachid Benaïssa, a souligné que ces enquêtes doivent se faire en concertation avec les chambres de l'agriculture, les services agricoles et les associations activant dans le secteur agricole. Depuis l'introduction du droit de concession en août 2010 comme mode exclusif d'exploitation des terres privées de l'Etat, en remplacement du droit de jouissance, l'Office national des terres agricole a été chargé du recensement de toutes les terres non exploitées en vue de réduire la jachère. "Aujourd'hui, la terre sera attribuée à celui qui la travaille", a dit M. Ould Kablia, affirmant que l'Etat soutiendra et accompagnera techniquement et financièrement celui qui travaille la terre pour relever le défi de la sécurité alimentaire et subvenir aux besoins du marché intérieur. M. Ould Kablia a estimé que l'Algérie connaît aujourd'hui "une véritable révolution agricole" qu'il faudrait accompagner en encourageant les agriculteurs à fournir plus d'efforts notamment en généralisant l'irrigation d'appoint et la mécanisation afin de pallier le manque de main d'œuvre. Relatant les étapes qu'a traversées l'agriculture algérienne sous l'occupation française et après l'indépendance, le ministre de l'Intérieur a rappelé que toutes les réformes engagées depuis 1962 avaient pour objectif de récupérer les terres "usurpées" par la France coloniale. "Lors des négociations d'Evian, il y a eu un accord pour la récupération de la moitié des terres appartenant aux colons et lorsque ces derniers sont partis, l'Etat algérien a distribué environ un million d'ha aux ex-ouvriers travaillant sous le système colonial", rappelle-t-il. Durant les années 1970, les pouvoirs publics avaient demandé aux bénéficiaires de ces terres, parmi eux des médecins et ingénieurs de n'exercer aucun métier à part l'agriculture. "C'était un point noir de l'agriculture algérienne", a-t-il dit. Mais la politique du Renouveau agricole et rural est venue avec des programme de développement "qui ont permis de mettre fin à la situation catastrophique" dans se trouvait le secteur agricole, et ce, à travers des lois sécurisant l'agriculteur vis-à-vis de la terre et des outils de financement. Par ailleurs, M. Benaïssa a salué les producteurs ayant relevé le défi de réaliser un rendement de 50 qx et plus par hectare pour lesquels un club a été créé pour les encourager. Le nombre de producteurs performants dans ce club est passé de 17 céréaliculteurs lors de la campagne 2009/10, à 40 en 2010/11 et 170 producteurs lors de la précédente campagne de 2011/12. C'est la région est du pays qui a enregistré le plus grand nombre de lauréats avec 61 céréaliculteurs, suivie de l'Ouest avec 43 producteurs, du Centre avec 41 et le Sud avec 28 agriculteurs. Le pic a été réalisé par le groupe Tahraoui qui a réalisé 84 quintaux/ha sur une superficie totale de 10 ha dans la commune de Mziraâ à Biskra.