La surenchère subite sur les engrais et le niveau d'application de la nouvelle loi sur le foncier agricole. Deux questions orales qui ont été soumises au ministre de l'Agriculture et du Développement rural, Rachid Benaïssa, lors de son passage, jeudi dernier, à l'Assemblée populaire algérienne (APN). A propos de la hausse des prix des engrais de fond, notamment le TSP utilisé pour la fertilisation des fonds durant la période des labours-semailles, lesquels sont passés de 4 000 DA le quintal à 7 400 DA, le ministre s'est dit tout à fait étonné de cette importante augmentation. Et de s'interroger : «Elle (la hausse) arrive subitement comme ça et au moment du lancement de la campagne labour-semaille 2011/2012, ce qui nous amène à penser que quelque chose ne tourne pas rond dans le circuit de la commercialisation des produits phytosanitaires». Et d'ajouter : «Il s'agit, pour l'heure, de déterminer les raisons réelles de l'augmentation «subite» des prix des engrais». «Nous allons engager une enquête en collaboration avec le ministère de l'Energie et des Mines», a annoncé Benaïssa. Premier élément d'enquête, selon le premier responsable du secteur de l'agriculture, «Les producteurs d'engrais, essentiellement des privés, expliquent cette hausse par le renchérissement des prix des matières premières qui entrent dans la composition des fertilisants». Si cela s'avère vrai, «il devient impossible de demander à ces producteurs de vendre à perte», a reconnu le ministre. Cependant, il a tenu à rassurer les céréaliculteurs qu'ils ne seront en aucun cas pénalisés par des prix qui ont presque doublé. «Ils auront en effet à payer le même prix que celui pratiqué l'année dernière à la même période», a affirmé le ministre. Et pour preuve, «l'Union des coopératives de céréales, sous l'égide de l'Office interprofessionnel des céréales (OAIC), va maintenir les prix de vente des engrais de fond appliqués au titre de la compagne 2010-2011», a-t-il indiqué. Une mesure qui, selon lui, «s'inscrit dans le cadre de la péréquation des prix des engrais commercialisés par l'Union», a souligné le ministre pour clore le sujet. Quant à la question relative à l'application de la loi définissant les conditions et les modalités d'exploitation des terres agricoles relevant du domaine de l'Etat, le ministre a indiqué que sur les 219 406 exploitants concernés par l'opération de transformation du droit de jouissance en droit de concession, 74% des exploitants seulement ont déposé leurs dossiers au niveau de l'Office national des terres agricoles. Sur la situation des terres agricoles régies dans le cadre de la loi N° 18-83, promulguée en août 1983, relative à la propriété foncière agricole, Benaïssa a rappelé que celle-ci (la loi) a pour objectif «de rassurer les exploitants concernant la possession de leurs propriétés agricoles, en vertu de décisions de wilaya». Dans le cadre de cette loi «le nombre de bénéficiaires ayant acquis ces terres au dinar symbolique est de 109 160 agriculteurs pour une superficie de 730 910 hectares et 8 317 actes inscrits», a précisé le ministre. En ce qui concerne le gel de l'exploitation des terres, «il est intervenu à la suite des dépassements constatés en matière de gestion des terres relevant du domaine de l'Etat par les bénéficiaires», a fait savoir le ministre. Z. A.