Les terres agricoles en concession abandonnées par leurs exploitants doivent être récupérées par l'Etat, a laissé entendre hier le ministre de l'Intérieur et des Collectivités locales, Dahou Ould Kablia. Invité d'honneur à la cérémonie de remise des prix aux lauréats du «Club 50» regroupant les meilleurs céréaliculteurs de l'année agricole 2011-2012, le ministre a déclaré : «Nous avons constaté que certaines terres agricoles sont en jachère», a-t-il déclaré. Pour arriver à l'assainissement de la situation, il a suggéré le lancement des opérations d'inspection au niveau des exploitations délaissées, menées par son département en concertation avec les services agricoles des wilayas concernées. De son côté, le ministre de l'Agriculture et du Développement rural, Rachid Benaïssa, a jugé nécessaire le renforcement des rangs des inspecteurs. M. Benaïssa n'a pas donné plus de détails au sujet de la proposition du ministre de l'Intérieur de créer des équipes mixtes d'inspection. Revenant sur les résultats réalisés par les céréaliculteurs, Rachid Benaïssa a estimé en marge de cette cérémonie, que l'atteinte d'un rendement de 50 à 84 quintaux/hectare dans certaines exploitations signifie qu'«il est possible d'améliorer le rendement en céréaliculture». Pour la campagne céréalière de cette, année, 173 agriculteurs ont réalisé un rendement de 50 quintaux à l'hectare. Le ministre a expliqué ces résultats par le respect de l'itinéraire technique et le renforcement du soutien de l'Etat. Le nombre d'agriculteurs qui ont amélioré leurs rendements en céréales est en hausse, a-t-il indiqué, exhortant les céréaliculteurs à se regrouper pour créer des groupes de références par zone de production et des pôles de vulgarisation des expériences de performances réalisées. Tout en saluant les efforts déployés par l'Etat, les céréaliculteurs rencontrés à cette occasion ont plaidé pour le renouvellement des équipements agricoles, surtout les moissonneuses-batteuses. «Nous continuons à travailler avec des moissonneuses- batteuses vieilles de plus de 20 ans et qui nous causent des pertes de récolte de 30%», s'est révolté un céréaliculteur de la wilaya de Mila. La vétusté des équipements et le manque de silos de stockage sont des problèmes rencontrés à travers tout le pays, a ajouté un autre céréaliculteur de l'Ouest.