Les opérateurs qui entreposent des produits agricoles de large consommation seront “obligés” de déclarer les stocks et d'informer l'administration de la nature des quantités, origine et durée de stockage de leurs marchandises, a annoncé hier, à Alger le ministre du Commerce, Mustapha Benbada. Une directive commune sera signée, dans deux semaines au plus tard, par les ministres du Commerce et celui de l'Agriculture, pour l'application de cette décision, qui a pour objectif de contenir la spéculation, a précisé M. Benbada. Une nouvelle liste de produits concernés par l'opération de régulation avait été récemment fixée par un décret interministériel (Commerce-Agriculture). La pomme de terre, l'oignon, l'ail, la tomate, les viandes (blanches et rouges), les agrumes (orange, citron et mandarine), les olives (d'huile et de table) et les dattes font partie de cette liste. Le même décret a précisé que cette liste est ouverte à «tout autre produit classé prioritaire par les pouvoirs publics». En dépit de ce système de régulation, «le seul régulateur du marché algérien reste la loi de l'offre et de la demande», a estimé toutefois le ministre. La directive susdite concernera, donc, les stockeurs publics et privés, qu'ils soient détenteurs d'entrepôts frigorifiques ou autres, et constituera un outil de régulation supplémentaire, de lutte contre les pénuries, la spéculation et les hausses soudaines des prix et qui viendra renforcer le Syrpalac (Système de régulation des produits agricoles de large consommation), selon M. Benbada. Evoquant l'opération d'absorption des marchés informels, entamée fin août par les pouvoirs publics, le ministre a fait savoir que 300 marchés ont été éradiqués depuis. Et de se réjouir : «Nous avons pu faire en un mois et demi ce que nous n'avons pas fait en deux ans.» Depuis 2010, près de 530 marchés informels ont été «absorbés» à travers le territoire national dont 228 entre 2010 et août 2012 et 300 depuis la fin août dernier, selon le ministre qui a fait savoir qu'un millier de marchés informels restaient tout de même à traiter. Il a réaffirmé que l'Etat fournira aux commerçants concernés «l'alternative» car, souligne-t-il, «il ne s'agit en aucun cas de supprimer ces activités mais de les rendre réglementaires seulement». Interrogé par ailleurs sur la position de son département quant à l'ouverture des commerces pendant la nuit, M. Benbada s'est contenté de dire : «C'est unfaux débat car l'ouverture des magasins la nuit n'a pas besoin de décision gouvernementale mais de préalables de sécurité, d'attractivité et de qualité des services», a-t-il commenté. R. E.