L'Algérie, qui demeure fortement dépendante de la rente pétrolière comme le montre le bilan du commerce extérieur depuis l'indépendance, n'a pas encore achevé son processus d'ouverture sur le marché international. Entamé en 1987 avec le dépôt de la demande officielle d'adhésion au Gatt (accord général sur les tarifs et le commerce), et ouvert aux négociations en juillet 1996, le grand dossier de son accession à l'Organisation mondiale du commerce est toujours en chantier. L'Union européenne (UE) et les Etats-Unis d'Amérique (USA), membres influents de l'organisation, qui s'étaient pourtant engagés à aider l'Algérie dans ce long processus semblent mettre les bâtons dans les roues à ce projet. Ces deux parties insistent dans leurs négociations avec l'Algérie sur l'ouverture totale du secteur des services, à l'image de la santé et de l'enseignement. Les USA cherchent même à arracher la réciprocité pour certains produits tarifaires. Ce que l'Algérie veut éviter d'autant que ce n'est pas une obligation au sein de l'OMC.L'Algérie qui ambitionne de conclure une vingtaine d'accords bilatéraux dans le cadre de ce processus, a déjà signé des accords avec le Brésil, l'Uruguay, Cuba, le Venezuela et la Suisse. Le plus gros du travail reste donc à faire avec les USA et l'UE. La visite du président du groupe du travail chargé de l'accession de l'Algérie à l'OMC, fraîchement installé, l'ambassadeur argentin Alberto Dialoto, dans les prochaines semaines à Alger comme l'a annoncé vendredi dernier le directeur du commerce extérieur, M. Chérif Zaaf, apportera sans nul doute du nouveau sur la date du 11e round des négociations. Un rendez-vous prévu initialement en juillet dernier et reporté suite au changement survenu à la tête du groupe. En dehors de ce projet d'adhésion à l'OMC, quel bilan en matière de commerce extérieur depuis l'Indépendance ? Faible en termes de résultats. Lancée à partir des années 90, après l'abolition du monopole de l'Etat sur le commerce extérieur, l'ouverture effectuée à travers deux axes, selon M. Zaaf, à savoir l'OMC et la Grande zone arabe de libre échange (Gzale) n'a pas donné de grands fruits. Le premier est toujours en chantier alors que le deuxième n'a pas abouti aux résultats escomptés. La Gzale n'a pas bénéficié à l'économie nationale. Et pour cause, les échanges de l'Algérie avec les pays de la zone sont très faibles. «Ils sont insignifiants», selon l'Algex. Les importations globales de l'Algérie de cette région ne dépassent pas les 5%, alors que les exportations atteignent à peine les 3%. Une balance commerciale totalement différente avec celle de l'Europe. A titre d'exemple, selon M.Benini, certains pays arabes importent d'ailleurs (que l'Algérie) des produits que notre pays exporte dans la cadre de la Gzale. Résultat : Le produit algérien est faiblement présent sur le marché international à l'exception des hydrocarbures. Les produits agricoles algériens, présents au lendemain de l'indépendance sur ce marché, ont fini par disparaître progressivement. Idem pour les produits manufacturésalors que la structure des importations n'a pas changé. Et pour cause, «le processus d'exportation a été chahuté. Il y a eu création puis dissolution d'organismes d'appui à l'exportation», selon le directeur de l'Agence nationale de promotion des exportations. Il y a eu par la suite des mesures d'appui à l'exportation mais sans grands changements à ce jour, même si la barre de 2 milliards de dollars d'exportations a été atteinte en 2011. L'ère de l'import-import ne fait que se prolonger.