Photo : Riad Par Smaïl Boughazi Le ministre des Finances, Karim Djoudi, a reconnu, hier, que l'Algérie sera touchée par les effets de la crise de la dette en Europe et la récession de l'économie mondiale. Répondant aux questions des députés, à la fin des débats sur le projet de loi de finances 2013, le ministre a brossé un tableau peu reluisant de la situation économique dans la zone euro, laquelle impactera sensiblement les économies de ses partenaires. Dans ce sens, il a énuméré devant les députés plusieurs canaux de transmission qui pourraient toucher, en 2013, l'économie algérienne. Il cite particulièrement la baisse de la demande sur les matières premières, particulièrement les hydrocarbures, ainsi que la récession qui touchera des secteurs de l'économie nationale. Les effets de cette conjoncture internationale difficile se traduiront en Algérie, précise le ministre, par l'amenuisement des recettes du pays. Face à cette situation, le premier argentier du pays a évoqué «l'impératif» de diversifier l'économie nationale et de réduire la dépendance du budget de l'Etat aux recettes des hydrocarbures. Justement, au sujet du déficit budgétaire prévu dans cette loi de finances, estimé à 2 800 milliards de dinars, le ministre a indiqué que le Fonds de régulation des recettes (FRR) en supportera 1 700 milliards, soit 10% du PIB. Au même titre, il a fourni des chiffres au sujet de la fiscalité ordinaire qui ne cesse d'évoluer, représentant une part de 60 % de la fiscalité globale.Le ministre a eu également à répondre aux interrogations des députés concernant la participation de l'Algérie au renflouement des ressources du Fonds monétaire international (FMI). A préciser sur ce sujet que les présidents des groupes parlementaires du PT, FFS et de l'Alliance verte se sont prononcés, dans leurs interventions, contre cette décision qui vient à un moment où le pays nécessite des investissements dans plusieurs secteurs. Le ministre a tenu à préciser, sur ce point, que le prêt accordé à l'institution multilatérale est à faible risque et permettra au pays d'engranger des bénéfices supérieurs aux placements souverains. Dans le même ordre d'idées, le ministre a évoqué le principe de la prudence prôné par le gouvernement dans la confection de cette loi de finances, rappelant au passage les différents agrégats économiques prévus dans le texte, tels que la croissance, qui devrait atteindre 5 %, et l'inflation, qui devrait être ramenée à 4 %. Pour les réévaluations des différents projets, le ministre a affirmé que le gouvernement a mis en place des instruments et des outils destinés à l'évaluation mais aussi au contrôle des dépenses publiques à tous les niveaux. Enfin, à signaler que les présidents des groupes parlementaires ont mis l'accent sur la nécessité de rationaliser les dépenses, soutenir l'investissement et les secteurs industriels. Notons que le texte sera voté le 11 novembre prochain et que 81 propositions d'amendement ont été déposées et seront soumises au bureau de l'APN.