Photo :Sahel De notre envoyée spéciale à Béjaïa Wafia Sifouane
Dans la volonté de conquérir toujours plus de public le Festival international du théâtre de Béjaïa (Fitb), qui est à sa 4e édition, inauguré lundi dernier, a carrément investi les rues de la capitale des Hammadites, offrant ainsi aux citoyens venus en masse un spectacle grandiose auquel ont participé diverses troupes. Confortablement installés sur les gradins aménagés aux portes du Théâtre régional de Béjaïa Abdelmalek-Bouguermouh, où tout simplement debout caméras et appareils photos en mains, les habitants de Béjaïa ainsi que les festivaliers ont eu droit à une parade spectaculaire. Entamée dès 15h, la cérémonie d'ouverture a été inaugurée par un spectacle de beat-box, animé par des jeunes de la ville. Et après l'hymne national, la parade réunissant un groupe de jeunes danseurs s'ébranlera, attirant un grand nombre de curieux. Plus de 1 000 personnes se sont amassées aux alentours du théâtre pour pouvoir admirer les prestations des troupes folkloriques conviées à se produire dans la rue. Arborant leurs plus beaux habits, les artistes, dont une troupe de joueurs de Baroud et Diwane, ont créé une ambiance bon enfant, prouvant ainsi, encore une fois, la nécessité de maintenir une vie culturelle active. Pour le commissaire du festival, Omar Fetmouche, qui assure également la charge de directeur du Théâtre régional de Béjaïa (TRB), le 4e art a longuement été prisonnier des murs et c'est en le sortant dans la rue que le public s'y frottera directement. La théorie s'est vérifiée en live avec la communion qui s'est installée entre le public et les artistes. Par ailleurs, tandis qu'à l'extérieur la fête battait son plein, deux expositions sont inaugurées à l'intérieur du théâtre. La première exposition installée dans le hall, est consacrée à l'historique du Festival international du théâtre, depuis sa création, en 2009 à Alger, jusqu'à sa délocalisation vers Béjaïa en 2011. Quant à la seconde exposition, elle regroupe les archives du Festival national du théâtre amateur qui a fêté, cette année, sa 45e édition. Né d'une véritable volonté de faire bouger les choses et reconstituer le lien perdu entre la scène et le public, le 4e Fitb affiche un programme étoffé où les spectacles de rue se taillent la part du lion. Sur plus de cinq scènes différentes, plusieurs troupes nationales et étrangères tenteront de booster la dynamique théâtrale et cela en investissant les espaces publics. Par ailleurs, 14 pays se succéderont sur les planches du TRB et la Maison de la culture Taous-Amrouche. Parallèlement à l'activité théâtrale, un cycle cinématographique, relatif au thème du 50e anniversaire de l'indépendance se tiendra à la cinémathèque de la ville. Concernant le volet scientifique du programme, un colloque sur le thème «Théâtre, engagement et révolution» se tiendra durant le festival et cela du 31 octobre au 3 novembre. Pour la scène inaugurale de cette 4e édition, le public de Béjaïa a eu droit à l'excellente pièce «Hypothèse de ce qui s'est réellement passé», du Théâtre régional d'Oum El Bouaghi. Mise en scène par Lotfi Bensebâa, la pièce a raflé le grand prix du Festival national du théâtre professionnel d'Alger ainsi que le prix du meilleur rôle masculin, qui est revenu au jeune Hichem Kerkah.