Photo :Sahel De notre envoyée spéciale à Béjaïa Wafia Sifouane
A l'occasion de la célébration du 58e anniversaire du 1er Novembre, les organisateurs de la 4e édition du Festival international du théâtre de Béjaïa (Fitb 2012) ont décidé de fêter l'événement historique avec l'inauguration d'un colloque scientifique qui lui-même est dédié à l'Histoire et dont le thème est «Théâtre, engagement et Révolution». Pour cette première journée de la rencontre, les organisateurs ont invité les festivaliers à une visite de la maison d'Ifri-Ouzzelaguen, haut-lieu d'histoire ayant abrité le Congrès de la Soummam. Malgré un temps pluvieux, organisateurs, festivaliers et quelques anciens moudjahidine se sont rendu durant la matinée d'hier à ce lieu mythique qui abrite aussi un musée. Constitué de deux salles, le musée regroupe un nombre important d'anciennes photographies et des portraits des martyrs natifs de la région ainsi que ceux des responsables et moudjahidine ayant pris part au Congrès de la Soummam. Des tenues de moudjahidine et des armes de différents types sont aussi exposées aux côtés de débris de bombardiers de l'armée coloniale abattus par les combattants de l'ALN. En mettant nos pieds dans les traces de ceux qui ont fait l'Histoire de notre pays on ne peut que se sentir submergé par l'émotion. On se sent encore plus ému quand s'élève dans cette matinée pluvieuse un chant de guerre du maquis que des vieilles femmes entonnent. Comme le veut la tradition, des documents historiques relatifs à la Guerre d'indépendance ont été remis au conservateur du musée de la part des moudjahidine présents. Pour le commissaire du festival, Omar Fetmouche, il aurait été presque inconcevable de tenir l'ouverture du colloque hors de ce lieu fort symbolique. «Comme le 4e Fitb intervient au cœur de la célébration du 50e anniversaire de l'Indépendance et coïncide aussi avec la célébration du 1er Novembre 1954, nous avons pensé qu'on ne pouvait trouver de meilleur manière pour célébrer notre Histoire, mais aussi d'entamer ce colloque scientifique qui a pour thème ‘‘Théâtre, engagement et Révolution''. Notre festival a pour but de promouvoir non seulement le théâtre et le tourisme mais aussi notre Histoire», dira M. Fetmouche. «Le Congrès de la Soummam a été un tournant décisif dans l'Histoire de notre pays. J'espère que cette visite marquera le théâtre aussi», ajoutera le commissaire. S'agissant du colloque qui se tient à l'hôtel Hammadites et qui devra se clôturer aujourd'hui, le responsable a indiqué que le thème n'a pas été choisi uniquement par la nécessité de la célébration du cinquantenaire de l'indépendance, mais parce que «nous sommes dans une phase où le théâtre dans le monde s'intéresse aux Révolutions et Histoires. C'est le cas d'ailleurs des pays des dites révolutions arabes, mais aussi d'autres pays colonisés dans le passé. Il s'agit vraiment d'un thème d'actualité». Très attendu par les passionnés du 4e art, le colloque scientifique donnera la parole à un grand nombre de conférenciers venus de différents pays tels que le Burkina Faso, la Roumanie et l'Italie pour débattre de leurs points de vue et comparer l'évolution des théâtres dans le monde à travers les Révolutions. Pour la soirée, de nombreux festivaliers se sont rassemblés à la Place Gueydon où, à minuit, la fanfare de la Garde républicaine a allumé un flambeau et fait retentir l'hymne national. Au premier coup de minuit, les bateaux qui étaient dans le port de la ville et en rade ont actionné leurs sirènes pour fêter le 1er Novembre 1954.