Ne parvenant pas à digérer son échec aux élections législatives, la troîka de l'Algérie verte annonce une perspective de fraude pour les locales du 29 novembre prochain. Hamlaoui Akkouchi d'El Islah est plus que convaincu que «la fraude sera au rendez-vous». Son avis est partagé par Bouguerra Soltani du MSP et Fateh Rebaï d'Ennahda. Le trio a animé hier une conférence de presse à Alger à l'occasion du coup d'envoi de la campagne électorale. A l'ordre du jour : expliquer pourquoi l'Alliance de l'Algérie verte se lance dans la joute électorale tout en sachant que son issue ne différera pas des précédentes consultations. Dans leur argumentaire, les leaders des partis islamistes n'ont pas pu ne pas se référer au dernier scrutin, à savoir les législatives du 10 mai. C'est ainsi que, à tour de rôle, Hamlaoui Akkouchi, Bouguerra Soltani et Fateh Rebaï, se sont attaqués au pouvoir, aux partis qui gravitent autour - moins le MSP, bien entendu -, à l'Administration et même à un «frère». Il s'agit du parti d'Abdellah Djaballah, qui a eu droit à une allusion répétée de la part d'Akkouchi. Ce dernier insistait à dire, dans sa défense de l'option de participation, que «nous ne voulons faire croire que nous sommes des héros du boycott». Cela étant, Akkouchi estime que «les partis du pouvoir sont en concurrence avec l'Administration sur le terrain de la corruption». Le porte-parole d'Ennahda, Fateh Rebaï, qualifie, pour sa part, le choix de la participation d'«un acte de résistance». Déclarant qu'il y a tentative d'assassinat de l'acte politique, Rebaï soutient la nécessité de laisser ouverte la porte de l'espoir. «C'est pour cette raison que nous refusons la politique de la chaise vide», dira-t-il. Dans le même esprit, l'ancien ministre sans portefeuille, Bouguerra Soltani, a tenté d'exclure l'idée annonciatrice de la mort précoce de l'Alliance de l'Algérie verte. «L'Alliance a été vite condamnée, nous nous lançons dans la bataille pour, ainsi, dire que nous sommes toujours en place», a déclaré le leader du MSP. Il ajoutera que l'Alliance part au front pour contrer la «pessimisation» de la société. «Nous portons un message d'espoir», décrète Soltani, pour qui, il n'est guère souhaitable que le scénario du 10 mai se réédite. Tout comme, il refusa un retour à la période des DEC, où il n'y avait pas de place pour le choix du peuple. Soltani retient cependant que les législatives ont permis de relever que l'Algérie se plaint de six maux : le chômage, le logement, la hogra, la cherté de la vie, la corruption sous diverses formes, ainsi que la soudaine disparition des élus sitôt parvenus aux postes ciblés. Au sujet des alliances que des partis de ce trio auraient conclues avec d'autres formations, dans la confection des listes pour les locales, on apprend que c'est loin de constituer un fait majeur. Ni un quelconque choix stratégique. Car, en vérité, le MSP comme Ennahda, n'a pactisé que sur une liste, sans doute pour des «considérations très locales». Les conférenciers n'omettent pas de souligner que le mode de leur candidature diffère d'une localité à une autre. On peut ainsi trouver une Alliance verte composée des trois partis, comme elle pourrait être dans la compétition électorale avec deux des trois. Il y a aussi des cas ou le MSP ou un de ses deux autres pairs joue en solo. L'AAV a choisi «l'espoir renouvelé» comme slogan de campagne. A. Y.