Photo : Zoheïr Par Smaïl Boughazi La Sonelgaz a lancé, hier, son cinquième emprunt obligataire d'un montant de 25 milliards de dinars qui pourra être porté à 30 milliards. L'orientation du groupe Sonelgaz vers le marché des obligations est expliquée par les responsables de la société par les besoins de couvrir financièrement une partie du programme d'investissement, de plus en plus croissant, que compte lancer le groupe prochainement, notamment dans le cadre du plan d'équipement 2008-2013. Néanmoins, le point focal relevé lors de la rencontre d'hier était sans conteste les tarifs de l'électricité sur lesquels le P-DG, M. Noureddine Bouterfa, s'est longuement étalé. Il a souligné la nécessité de revoir à la hausse les prix de l'électricité ou d'opter pour d'autres modes de financement. «Il n'y a que le prix de l'électricité qui n'augmente pas», a-t-il martelé devant l'assistance, ajoutant que les tarifs actuels ne reflètent pas les coûts de production. Ce qui sonne comme un appel pressant destiné aux pouvoirs publics pour qu'ils fassent un geste. Mieux, le P-DG n'a pas hésité à soumettre l'autre formule pouvant combler le déficit existant en matière de financement : les subventions de l'Etat. Cela étant, le recours aux emprunts obligataires demeure un mode de financement dont le résultat est connu, le P-DG estimant que la dernière opération lancée en 2006 a été un grand succès pour la société. Pour ce qui concerne cet emprunt obligataire, la Sonelgaz indique que les obligations portent des intérêts aux taux, progressifs et payables annuellement : 3,75% la 1ère année, 4% la 2e année, 4,5% la 3e année, 5% la 4e année, 5,5% la 5e année et à 6,5% la 6e année. Pour les obligations, elles «sont émises sous forme de titres au porteur dont la valeur nominale est de 5 000 DA chacune». Ces titres se feront rembourser la totalité de leur capital à l'échéance de l'emprunt, soit le 1er juin 2014, précisent encore les responsables. Pour les banques impliquées dans cette opération financière, il s'agit de la BNA, de la BADR, de la BDL, de la BEA, de BNP Paribas, de la CNEP-Banque, du CPA et de la Société générale Algérie. S'exprimant à propos du plan d'équipement 2008-2013, le P-DG du groupe dira qu'il est question de «la réalisation de nouveaux ouvrages de production, de transport et de distribution de l'électricité, de transport et de distribution du gaz ainsi que de la réhabilitation d'ouvrages de production et de transport de l'électricité». Selon les projections du groupe, la demande en énergie électrique en Algérie devrait connaître une croissance moyenne de 6,7% par an, passant de 31 000 GWh en 2007 à plus de 55 515 GWh en 2016. Une demande qui s'accompagne, rien qu'en matière de production, d'une puissance maximale devant passer de 6 411 MW en 2007 à environ 11 230 MW en 2016. Dans la même proportion, le nombre de clients passera de plus de 6 millions en 2007 à près de 8 millions en 2016. En somme, le montant global des investissements prévus d'ici à 2017 est estimé à 2 111 milliards de dinars, soit 30 milliards de dollars, dont près de 50% sont à la charge de Sonelgaz. Il y a lieu de signaler que le groupe ambitionne de réaliser des investissements physiques (2008-2012) importants. Il est fait état de 13 centrales électriques d'une capacité totale de 7 236 MW, qui seront réalisées et mises en service, et de 58 742 km de réseau. On annonce aussi pour le gaz, la réalisation de 8 729 km d'antennes de transport et de 35 737 km de réseau de distribution, ainsi que 389 postes de détente du gaz.